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| | Le livre noir du colonialisme / Marc Ferro Un petit résumé par Jean-Pierre Rioux de René CLAUDE le samedi 20 octobre 2007 à 11h21Un passage de l'entretien accordé par l'historien Jean-Pierre Rioux à bibliobs.nouvelobs.com :
La France a participé depuis le XVIe siècle, avec d'autres grandes puissances européennes, à la politique coloniale de partage de la terre, d'évangélisation des «indigènes» et de prédation économique dans les espaces révélés par les grandes découvertes ou explorés depuis lors. Mais elle n'a pas eu de politique coloniale, de pensée colonisatrice ou impériale, colonialiste ou impérialiste continue et cohérente. Pour des raisons démographiques: la natalité française n'a jamais été assez forte pour rendre impérative, même en Algérie, une colonisation de peuplement, à la différence par exemple de la Russie ou de l'Italie. Pour des raisons économiques aussi: la vocation et l'activité marchandes et maritimes de la France n'ont pas été à la hauteur de celles de l'Espagne, des Pays-Bas ou surtout de l'Angleterre, et elle n'a donc pas eu besoin d'autant de comptoirs et de chasses gardées. Pour des raisons politiques enfin: l'Ancien Régime comme la Révolution, puis les deux Empires et les Républiques ont toujours considéré que la vocation naturelle du Royaume puis de la «Grande Nation» était la défense du pré carré, l'affirmation de la puissance et le rayonnement en Europe.
Si bien que l'idée coloniale a été tenue pour une dérivation de la vocation nationale. Les Français ont eu une vision de «leurs» colonies très étroitement rapportée aux enjeux franco-français et européens, à la vocation proprement nationale et donc, au bout du compte, au seul intérêt hexagonal. Tel fut, finalement, le raisonnement du général de Gaulle lorsqu'il fallut mettre fin à la guerre d'Algérie. C'est dans la première moitié du XIXe siècle que les conditions d'une relance de l'aventure coloniale ont été réunies: en 1815, la France a fait son deuil de l'ancien Empire mercantiliste; en 1830, la prise d'Alger a lancé l'idée que sa cause pouvait être celle de l'humanité; en 1848, l'abolition de l'esclavage a rompu avec un système criminel. Sous la IIIe, la IVe et la Ve République, l'invocation plus véhémente d'une France qui coloniserait pour suivre sa vocation à éclairer le monde, qui aiderait ainsi les peuples «indigènes» à s'émanciper au nom de l'universalisme des droits de l'homme et de la démocratie, a été surajoutée, n'a guère cimenté et n'a pas été déterminante.
L'historien a coordonné un Dictionnaire de la France coloniale que publie Flammarion
L'entretien
RC |
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