Il y a de sidérantes contradictions dans la trajectoire de ce fonctionnaire antisémite, et avant tout carriériste et opportuniste.
En ces temps cruels, celui qui savait manoeuvrer avait une plus forte espérance de vie qu'un idéaliste. A comparer, dans la carrière préfectorale, Maurice Papon et Jean Moulin.
Papon, en bon fonctionnaire attaché à la gamelle, n'a jamais pris de moindre risque.
Aux ordres du gouvernement, quel qu'il soit, participant à un génocide des juifs, un matraquage de manifestants de gauche au métro Charonne, ou à une traque meurtière de manifestants arabes à Paris.
En tant que préfet de Corse, en 1947-48, il a aussi facilité les escales clandestines d'avions de la Haganah, qui apportaient des armes des Etats Unis. Il en a reçu un témoignage élogieux des autorités Israéliennes, et même une mitraillette Uzi, d'honneur, gravée à son nom. Qu'il avait montré à la presse.
Le plus difficile, pour un fonctionnaire, a dû être de suivre les longs slaloms de la politique française, de 1940 à 1967.
Le choix, finalement, était plus aisé pour un "révolutionnaire dissident" qui gommait l'aspect matériel de la carrière, pour ne considérer que "l'honneur, le bon sens, l'intérêt supérieur de la patrie." |