Ce qui a bien arrangé les comptes des chefs de l'armée de l'air en 1943-45.
Parce qu'il aurait fallu intégrer cette aviation "dissidente", et la confronter avec d'autres carrières, dans un tableau d'avancement déjà bien encombré, celui de l'armée de l'air de 1939-40, et celui de l'armée de l'air de Vichy.
Comment privilégier ces rebelles, qui avaient opéré au sein d'une force aérienne étrangère.
Un pilote qui avait combattu les Anglais était resté dans la "légalité administrative", ce qui n'était pas perçu de la même façon pour les autres, ceux des FAFL.
Le fait qu'il y ait eu trés peu de survivants a dû alléger les préoccupations administratives des grands chefs de l'Air, restés en majorité pétainistes.
René Mouchotte, sergent en 1940, aurait eu du mal à être intégré en tant que Commandant, s'il avait survécu.
Clostermann, lui même, relatait que son grade dans la RAF était toujours supérieur à celui qu'il avait dans l'armée de l'air, où il devait céder le pas aux "mieux vaut tard que jamais" comme il appelait les ralliés au combat de 1943.
Pour Normandie Niemen, le dédain a été encore plus prononcé pour cette unité, soupçonnée de "communisme". Grades et décorations, quand ils arrivaient, ne concernaient bien souvent, que des disparus au combat.
Encore que, pour cette unité, il y ait eu une sorte de "normalisation" avec la disparition du noyau des FAFL du début, et leur remplacement par des éléments ex-vichystes, trop évidents pour servir à l'Ouest.
Le traitement expéditif appliqué en 1945 aux Yak 3 offerts par l'URSS à la France, et immédiatement ferraillés, démontre assez en quelle hargne était encore tenue, dans l'armée de l'air, la coopération franco-soviétique.
On infligea même aux pilotes du Neu Neu restés d'active, une nouvelle monture, qui était une vieille connaissance: le chasseur allemand Focke Wulf 190! |