Eh bien voici une belle illustration du fait que le premier statut, celui du 18 octobre 1940, est une façon de dérouler le tapis rouge de Montoire : il ne reçoit (jusqu'à plus ample informé) aucune application avant la rencontre (24 octobre), même chez Bergeret, qui se réveille le 28.
Je fouine actuellement, dans le cadre de ma recherche sur le calvaire de Mandel, autour du second statut.
C'est une époque analogue à celle de Montoire, où Darlan (qui se contrefout personnellement, comme Laval, de la "question juive" alors que Pétain est ici plus suspect -et suspect notamment, je constate, de penser "juif" quand il dit "franc-maçon" ou "communiste" : à méditer quand C d'A dit que l'armée de terre, en dehors de Bergeret, pourchasse plutôt les uns que les autres) où Darlan disais-je fait une danse du ventre épedue pour obtenir un bel et bon traité avec l'Allemagne, permettant le retour des prisonniers etc.
Ainsi, il est prêt à livrer Mandel aux Allemands pour qu'ils le fusillent ! Le naïf n'a pas compris que les Boches le réclamaient en pensant bien qu'on n'obéirait pas... car le moment n'est pas venu pour eux où son cadavre servirait leurs plans (défi trop fort à l'opinion française, ruine trop précoce des velléités de gentille entente, risque trop grand d'une dissidence de Weygand en Afrique, non point qu'il aime Mandel évidemment -voir fil ci-contre sur sa naissance et ses mensonges- mais parce que livrer les "bellicistes" Mandel et Reynaud -alors tous deux réclamés par le Reich- vaudrait contrition pour l'entrée en guerre et reconnaissance que l'Allemagne avait le droit d'agresser la Pologne.
Et cela Weygand ne peut l'admettre en raison de sa politique : "l'armistice mais pas plus". |