M. Ophühls et C. Lanzmann tentent depuis bientôt 40 ans, en artisans de l'image impossible, de nous rapporter l'horreur qui restera éternellement liée au nazisme : la destruction des juifs d'Europe.
Comment éviter le spectaculaire, le "reconstitué" pour approcher avec pudeur et prudence celles et ceux qui ne parviendront pas toujours à faire le deuil des proches disparus et de leurs propres rêves anéantis par Barbie, Eichmann ou Brünner...? Les deux cinéastes, car ils en revendiquent légitimement l'appellation, n'hésitent pas à utiliser l'humour, le deuxième degré, les métaphores et les terribles silences au delà des larmes pour travailler ces échos de l'impensable.Si Ophüls est plus humaniste, plus patient dans sa recherche méthodique des témoins, des victimes et des complices de Klaus Barbie, on voit un Lanzmann qui vibre sans cesse d'une exaspération provoquée par ceux qui, malgré son oeuvre immense "Shoah", veulent encore montrer, "tout" montrer avec la tentation de faire de l'horreur une marchandise de plus dans le grand spectacle médiatique. |