Bonjour,
J'ai aimé ce livre de Kauffer car c'est une tentative (réussie) de comprendre les motivations souvent complexes de certains "pieds-noirs" qui se sont lancés dans l'ultime aventure tragique d'une guerre pourtant déjà très sanglante. L'auteur insiste sur la trajectoire individuelle d'hommes et de femmes légitimement attachés à leur terre natale mais qui furent en quelque sorte "pris en otages" par des manipulateurs habiles voulant régler leurs comptes avec cette République gaullienne haïe... Les militants de l'OAS n'étaient pas, et de loin, que des exaspérés de l'extrême-droite ou des soldats allumés dans le rôles de nouveaux croisés...! Il y eut dans ses rangs des citoyens perdus par les allers-retours d'une "grande politique" que De Gaulle et ses ministres - erreur difficilement pardonnable - n'ont jamais pris la peine de leur expliquer avant la rupture définitive et le passage dans la clandestinité. De Gaulle méprisait ces Français d'Algérie, toujours prompts à se lancer dans des manifs et des désordres qu'il ne pouvait ou ne voulait pas comprendre : l'OAS a pu prospérer sur le terreau du désespoir des "pieds-noirs", un désespoir que des professionnels de l'agitation politique ont su travailler.
Amicalement,
René Claude |