Dès que j'ai un peu progressé dans sa lecture, je le dépose.
Sur un site canadien :
« Un seul regard, une seule approche, ne peut permettre de déceler le sens de l’Histoire. » Marc Ferro a donc fouillé les archives écrites et cinématographiques de la Deuxième Guerre mondiale, une enquête sans précédent. La même histoire présentée du point de vue de chacun de ses principaux protagonistes : Hitler, Staline, Hiro-Hito, Churchill, de Gaulle, Roosevelt, Mussolini. Les villes s’écroulent, les frontières se déplacent, les armées disparaissent : nous suivons la guerre avec les yeux de ces hommes, sur la base de leurs relations personnelles, de leurs blessures intimes et des décisions qu’ils ont prises. L’approche de Marc Ferro nous fait comprendre, entre autres : pourquoi Staline s’est laissé prendre à son propre jeu en concluant son pacte avec le Führer; comment ce dernier s’est si mal préparé à la guerre contre l’Angleterre et l’URSS; pourquoi on n’a cessé de soupçonner Roosevelt d’avoir laissé le Japon préméditer son attaque contre Pearl Harbor; pourquoi Mussolini s’est acharné, contre son intérêt, dans une alliance avec Hitler qui l’a entrainé vers la mort.
Le mot de l'éditeur (R. Laffont) :
Marc Ferro utilise une technique de cinéaste pour éclairer le sens des événements survenus entre 1939 et 1945. Au cœur du scénario, un drame : la Seconde Guerre mondiale. Pour l’incarner, sept acteurs: Staline, Hitler, Churchill, Mussolini, De Gaulle, Hiro Hito, Roosevelt…
Alors que les villes s’écroulent, que les frontières se déplacent, et que les armées disparaissent, on suit la guerre à travers les yeux de chacun de ces personnages : telle est l’idée de Marc Ferro. Une grande idée qui rappelle quelques films d’anthologie, et qui se révèle infiniment productive pour l’historien. On sort de son livre avec l’impression de s’être trouvé dans le PC souterrain de Churchill, dans la chambre de Staline ou le bunker de Hitler au moment précis où ont été prises les plus graves décisions de notre siècle.
La grande originalité de cet ouvrage est aussi l’importance révélée des relations personnelles et des blessures intimes qui viennent brouiller la logique des enjeux stratégiques et politiques. Mussolini subit l’emprise de Hitler sans jamais cesser de le prendre pour un fou. Hitler déteste Churchill mais l’admire. Pétain honnit de Gaulle en public et l’envie en secret… Les acteurs de l’Histoire se séduisent et se déchirent, se lient et se trahissent en un jeu de haine et de fascination qui va modeler l’avenir des peuples.
Et dans Le Nouvel Obs :
Marc Ferro aime raconter l'histoire. Il sait y faire. De plus, il adore fouiller les archives et les confronter. Pendant plus de dix ans et au long de 630 émissions, il a animé « Histoire parallèle » sur Arte. Avec lui les stukas rencontraient les Spitfire sur fond de commentaires et de documents provenant de différents pays. C'est un peu cette idée qui a prévalu pour cette Seconde Guerre mondiale vue selon Hitler, Staline, Churchill, de Gaulle, Roosevelt, Hiro-Hito et Mussolini. Sept personnages en quête de hauteur, sept personnages voulant apposer leur empreinte sur l'histoire, sept personnages dont il examine les parcours et la psychologie avant qu'ils n'entrent sur la grande scène internationale, sept acteurs d'un drame inextinguible qui s'achève dans la paranoïa de l'extermination. Marc Ferro relate tout cela avec vivacité. Il fait s'entrechoquer les points de vue, les témoignages, les opinions inattendues. Il y met de la verve, de la conviction, de l'engagement aussi. Car derrière tous ces chefs qui se sont soutenus ou combattus, Ferro laisse apparaître les peuples, les vainqueurs, les vaincus, les sans-grade ; tous ces gens qui ont eu à subir cette guerre qu'ils n'avaient pas voulue, les transformant en bourreaux, en victimes ou en spectateurs plus ou moins engagés. L'historien, directeur d'études à l'EHESS, se fait ici jongleur et, comme toujours dans ce genre de démonstration, le lecteur guette le moment du faux pas, de la culbute chronologique ou géographique. Il en sera pour ses frais. Depuis des années, le numéro de Marc Ferro (82 ans) est parfaitement réglé. Et l'on se laisse porter par l'enthousiasme pédagogique et le savoir-faire d'un historien tout à son histoire qui semble lui-même s'émerveiller de regarder la Seconde Guerre mondiale non plus par le petit bout de la lorgnette mais en CinémaScope.
Marc Ferro empoigne le matériau du cinéma depuis le début des années 1970. En France, il fut le pionnier dans l'exploitation des images qui bougent pour la recherche historique. Une anecdote perso : en 1979, j'ai rendu un petit mémoire sur le Cinéma sous la République de Weimar, agent et reflet de l'Histoire. Son essai (rééd. Folio/Histoire) venait de sortir; je l'ai bien utilisé et lui dois d'avoir obtenu un bon accueil des examinateurs.
RC |