Relevé dans parutions.com un extrait de la critique de l'essai sur les revues littéraires durant l'occupation :

Pourtant, Cariguel ne s’est pas borné à l’énoncé de données sèches. Son souci constant aura été d’articuler la part anatomique de sa dissection à celle, plus organique de la description, l’un des points forts de sa démarche reposant sur les notices contextuelles qui rehaussent chaque entrée. Les revues prennent alors corps et vie, grâce à l’évocation de l’idéologie qui les sous-tend, de l’esprit qui les irrigue, de leur réception auprès d’un lectorat par définition mouvant, des anecdotes qui leur sont liées, etc. C’est ainsi que l’on apprendra d’où la publication marocaine Aguedal tirait son nom, dans quelles circonstances Hémisphères, Tropiques ou VVV virent le jour en Amérique du Sud, ou quel stratagème présida à la création de Confluences.
Mais la meilleure façon d’aborder la problématique d’un domaine si ramifié, de surcroît sous l’Occupation, consiste encore à lire l’introduction de ce panorama. Cariguel s’y livre à une remarquable historiographie de son corpus, en traitant les obstacles majeurs rencontrés par les animateurs de revue de l’époque : la disponibilité de cette denrée rare qu’était le papier, le parcours du combattant qu’impliquait l’obtention des autorisations officielles, le contournement de la censure.
Un tel effort d’accessibilité au savoir devrait garantir au travail de Cariguel de ne pas s’empoussiérer sur les rayonnages des bibliothèques spécialisées auquel le grand public aura sans doute tendance – kolossale erreur ! – à le croire uniquement destiné.

Frédéric Saenen


Comme quoi un peu de style en Histoire ne saurait nuire au sérieux d'une entreprise...

RC

Jean Paulhan © Imec