Bonsoir Hervé, bonsoir à tou(te)s,
Les péripéties rocambolesques qui émaillent le parcours du général Giraud sont tellement nombreuses que l'anecdote d'un Giraud déguisé en maquignon ne m'étonne pas !
Peut-être ferions-nous fortune en publiant un ouvrage qui ne serait rien d'autre que la reproduction des descriptions de Giraud faites par les acteurs de l'époque ? De quoi remplir des centaines de pages !
Une autre anecdote qui se situe probablement peu après son passage de la ligne de démarcation : Giraud fait une entrée remarquée à Vichy ... accoutré de grosses chaussettes rouges remontant jusqu'au-dessus des mollets.
Chacun connaît la spectaculaire et acrobatique évasion de la forteresse de Koenigstein. Ses compagnons de captivité ont mis en doute la version qu'en a donné Giraud. Les officiers "internés" à Koenigstein jouissaient d'une relative liberté de mouvement et une évasion par la "grand'porte" de la forteresse était tout à fait possible.
Je serais tenté de les croire à la lecture d'un document signé par le maréchal Keitel :
*** Comme suite à l'évasion du général Giraud, la déclaration suivante sera faite aussitôt officiellement à la délégation française de la Commission d'Armistice de Wiensbaden :
Le général Giraud s'étant enfui en exploitant les facilités accordées aux prisonniers de guerre français en général, l'état-major de l'armée se voit forcé de prendre les mesures suivantes :
1. Toutes les facilités et faveurs accordées aux prisonniers de guerre français en général, sont abolies.
2. Chaque traitement de faveur individuel, les égards pris en considération de raisons de familles, toutes grâces spéciales, tous les secours en général, et toutes les possibilités de visites par des proches cesseront désormais.
3. Il n'est plus question de procéder à des mesures de libération ni d'accorder aucun congé individuel en aucun cas.
4. Les généraux français en captivité en Allemagne seront conduits dans des forteresses et internes dans des casemates isolées.
5. On se réserve de prendre encore d'autres mesures. ***
On comprend mieux la fureur de ses compagnons de captivité. Il n'empêche que l'évasion par la voie la plus "sportive" correspond bien au tempérament du général Giraud.
Bien cordialement,
Francis. |