Savoir que Jacques Benoist-Méchin fut un des chantres de la collaboration avec le Reich doit-il (nous) empêcher de (re)découvrir ses essais et ses bios s'ils sont pertinents et peuvent (nous) aider à comprendre l'histoire de la IIIe République ou celle des royaumes arabes ? Je ne le pense pas, ou alors on n'ouvre plus un roman de Céline ou de Drieu.
Perrin a réédité sa bio de Lyautey.
Présentation :
Lyautey incarne le rêve d'une colonisation qui se voulait « civilisatrice », et il ne doutait pas de son bien-fondé. Ce cavalier lorrain, né en 1854, se fait remarquer par Gallieni lorsqu'il opère en Algérie et dans le Sud marocain. Premier résident général du Maroc en 1912, sa connaissance des traditions nord-africaines et son entregent diplomatique auprès du sultan lui permettent de pacifier le pays, de résister aux intrigues allemandes et de jeter les bases d'un développement économique. C'est d'ailleurs son séjour prolongé au Maroc, plus qu'un éphémère passage au ministère de la Guerre au début de 1917, qui lui vaut son bâton de maréchal en 1921.
Avec Lyautey, les Français se sont découvert un empire colonial qu'ils vont célébrer lors de l'Exposition de 1931 organisée précisement par Lyautey : un empire rassurant quand l'Europe réarme ; un empire que l'on imagine éternel, malgré la révolte d'Abd el-Krim qui coûte son poste à Lyautey ; un empire qui permettrait à la France, sortie exsangue en 1918, de rester la « Grande Nation ». Jacques Benoist-Méchin donne la mesure de son talent en accompagnant l'aventure de ce rêveur du désert.
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