Sur l'Appel capté à Beyrouth, voici ce qu'il a écrit dans une lettre en 1973, alors que, amer, il s'apercevait comme beaucoup que son nom ne figurait pas dans un annuaire FFL publié en 1972.
Extrait « …
Le 18 juin 1940, je me trouvai de service à Radio Levant. Vers vingt et une heures (heure locale) nous entendîmes sur les ondes de Radio Londres une voix qui disait : ….. « Ici Londres, le général Charles De Gaulle vous parle ».
Inutile de vous rappeler combien l’émotion était grande d’entendre une voix française exhorter les français à la résistance et créer ainsi l’espoir de libération dans le cœur de tous ; …..
Le Lendemain, nous apprenions la nouvelle à nos camarades de travail (soldats et fonctionnaires civils français) qui n’avaient pu entendre la voix de l’espérance. Quelques-uns parmi eux prirent conscience d’autres voulurent suivre la voie du Maréchal Pétain. En peu de temps la discorde entraîna de sérieuses bagarres ; ….
Nous étions un petit nombre, partisans du Général de Gaulle et bientôt ce fût le drame : les soldats furent emprisonnés, les civils français mis en demeure de faire leur soumission et moi, n’étant pas de nationalité française, je fus licencié avec perte de tous mes droits comme titulaire au service de l’Etat Français. Mon licenciement fut ordonné par le commandant B….t, chef des services des Transmissions du Levant. …
Alors que la perte de ma situation était pour moi une sévère punition et un sérieux handicap pour mon avenir, mon souci était de me rendre utile à la France. Je cherchais à rejoindre les forces Françaises Libres stationnées en Palestine mais me heurtais toujours à des obstacles .
…»
La suite est à l'image de cette période pour tout ceux qui refusait la défaite de la France.
Il est resté sans activité pendant plusieurs mois, puis un jour il a été contacté par un officier de renseignement alliés qui connaissait ses antécédents à radio Levant, mais aussi comme un des techniciens de l'installation des réseaux téléphonique sur tout le territoire du Levant. Il lui a proposé de faire de la surveillance sur les aller et venu des bateaux et des troupes, ainsi qu'espionner les communications. C'est justement un jour, où il se trouvait à écouter une ligne téléphonique perché en haut d'un poteau qu'il a été arrêté par des gendarmes. Emprisonné après des interrogatoires "musclés", il s'est évadé avec l'aide des autochtones qui l'ont caché jusqu'à l'arrivée des troupes FFL de palestine fin 1941(Mon père est d'origine géorgien comme Dimitri Amilakvari, il avait 5 ans quand mes grands parents sont arrivés au Levant).
Ensuite il a réintégré le service de transmission de la France Libre sous les ordres du Capitaine Ferdinand BADIN des FFL, et de novembre 1941 à juillet 1942, il a participer à la remise en état des moyens de communication du Levant qui avait été endommagé par les combats. En Aout 1942, il a signé son engagement pour la durée de la guerre à la DFL.
Il était affecté au 1er bataillon de Transmission Divisionnaire de la 13ème demi-brigade de la Légion Etrangère. et il a fait les 4 campagnes Lybie, Tunisie, Italie et France.
Je précise que dans mon enfance avec mes frères, nous avons connu un certain nombre de ses camarades de la DFL.
Je vous remercie, j'ai bien noté pour le Livre d'Or. |