Bonsoir Laurent, bonsoir à tou(te)s,
Sans être tout à fait dans le sujet - le blanchiment - évoqué par Laurent, un texte du général Monsabert illustre l'attitude de l'Armée d'Afrique vis-à-vis de la population indigène.
Et puis, parler de Monsabert c'est faire plaisir à Frédérique. §;-))
Le général Monsabert, dans le revue trimestrielle de l'Armée d'Afrique, écrivait en juin 1942 qu'une impression d'invincibilité était le plus sûr garant de la loyauté des populations arabes. Ces derniers attribuaient toute manifestation de puissance comme une faveur d'Allah.
Les officiers français se souvenaient par coeur de la réponse des chefs algériens au discours du maréchal Burgeaud lors du défilé triomphal d'Isly, en 1944 : "Dieu nous a donné le roi de France comme sultan, et nous lui obéirons".
Dans ce contexte, les officiers de l'Armée d'Afrique évitaient de s'afficher publiquement en compagnie des membres des Commissions d'armistice pour ne pas donner l'impression qu'ils prenaient leurs ordres auprès d'une autorité étrangère.
Maxime Weygand ira jusqu'à dire : "Je ferai arrêter dans l'heure quiconque entre en contact avec les commissions allemandes". Il ira plus loin - jusqu'à l'ignominie - en ordonnant l'exécution des deux Arabes qui avaient été en contact avec des membres allemands de la Commission d'armistice. Fusillés pour l'exemple ?
Par contre, les Allemands de la Commission d'armistice étaient méprisés par la population. Les inspecteurs allemands mus par les mêmes considérations de prestige national se plaignaient amèrement d'être empêchés de "tenir aux yeux des populations indigènes le rang auquel les dignes représentants du grand Reich allemand avaient droit".
Ah ! Le prestige et les sensibilités impériales françaises !
Bien cordialement,
Francis. |