Il est certain que la personnalité même de Pétain a accru les malheurs et les divisions de la France, bien plus que ne l'aurait fait un quelconque gauleiter Ferdonnet.
Ajoutons y la sacralisation même de sa personne, par une propagande massive, la prestation de serment, l'appui de toutes les institutions. Il suffit de relire les textes, de voir les actualités d'époque, pour découvrir l'ahurissante ferveur qui entourait un homme, qui, à tout prendre, n'avait été que le plus tiède, le plus médiocre des généraux de la Grande Guerre, un soi disant général républicain, d'origine paysanne, qui s'est empressé en toute ingratitude, d'abolir une république à qui il devait tout.
Militairement, il était sévèrement jugé par ses pairs. Lyautey, qui l'appelait "Monsieur Pétain", ne lui pardonna pas d'avoir écrasé dans le sang la révolte du Rif, anéantissant toute sa politique de rapprochement avec les Marocains.
De Gaulle rappela à juste titre que cette autorité suprême en matière militaire a cautionné par son silence toutes les erreurs dans la préparation de la guerre.
Etait il pour autant un génie politique, une personnalité charismatique? Même pas; il suffit de relire ses propres textes, pour y voir étaler une monumentale bêtise vaniteuse, un étalage de poncifs et de sentencieuses platitudes.
"J'en veux bien plus à un communiste qu'à un juif, parce que le communiste, lui, est responsable de son choix."
C'est du Pétain. Fermez le ban.
Comme l'a dit le Connétable, dans un de ses célèbres discours "... ah pour faire cela, Monsieur le Maréchal, il n'était pas nécessaire d'être Maréchal de France, n'importe qui aurait suffi." |