Régulièrement, des articles et des films documentaires affirment que si des faits divers sanglants défraient la chronique de l'Allemagne actuelle, c'est aussi parce que dans certains
Länder aucun travail sur le passé nazi du pays n'a été entrepris. A propos de ces douleureuses mémoires allemandes, un livre collectif important vient d'être publié par Gallimard. Cet ouvrage pluriel devrait nous apporter des éléments de réponse et des éclairages pertinents :
Mémoires allemandes, sous la direction d'Étienne François et Hagen Schulze, (trad. Bernard Lortholary et Jeanne Etoré.)
Recensement dans le Figarôôô Litt. de cette semaine :
Un trait singulier trahit l'ambiguïté supplémentaire des Allemands à l'égard de la mémoire. Il existe deux termes pour la désigner : Erinnerung et Gedächtnis, la seconde traduisant plus le contenant, la première le contenu. Est-ce à dire que la notion de « lieu de mémoire », comme l'a illustrée jadis la monumentale publication de Pierre Nora en France, ne serait pas exportable de l'autre côté du Rhin ? La réponse négative vient d'en être apportée par le remarquable ouvrage dirigé par les historiens Étienne François et Hagen Schulze, avec une vingtaine de collaborateurs.
L'article :
(C'est la saison des pavés. Après le Baynac, le Hœssli, le Beevor, tous forts volumes, celui-là fait près de 800 pages. Vive les longues soirées de fin d'hiver !)
RC