Extrait de la présentation : Avoir rassemblé dans un même ouvrage historique épopée de la France Libre, données sociologiques et évocation de monuments commémoratifs est un choix éditorial. Comme tout choix, il est contestable. L'ignorance ou la méconnaissance sont souvent communes aux trois domaines. Structuré et organisé dès 1945, le mythe de la Résistance intérieure, parfois dévoyé au profit d'arrière-pensées politiques, puis relayé par l'évocation d'un holocauste devenu Shoah, a peu à peu gommé l'action de la France Libre. Il est dès lors bon de rappeler qu'il y a eu des hommes qui se battirent sous l'uniforme et que, sans eux, la France n'aurait pas été signataire de la capitulation allemande. Mais il est aussi important de parler de ces hommes, les obscurs, les sans-grade, restés dans l'ombre des grands chefs. Jusqu'à une date récente, la recherche universitaire, peut-être paralysée par un souci fâcheux du politiquement correct, s'est peu intéressée à ces hommes et à ces femmes. Il est temps de leur rendre justice, de souligner que ce ne furent pas en majorité des intellectuels, des bourgeois ou des hommes de droite qui rejoignirent le général de Gaulle. Ce furent des gens simples, des Français moyens, représentant souvent la France des petites villes, qui firent ce qu'ils estimaient leur devoir. Soixante ans après la fin de la guerre, l'analyse des monuments commémoratifs permet aussi de lire en creux l'approche, fort variable dans le temps, avec les régimes et les modes, que le pays fait de son histoire. Le temps de la reconnaissance émue fut bref et l'oubli fut prompt. Seuls les anniversaires, 20e puis 40e, et surtout le souci de légitimité affiché par le gouvernement issu des urnes en mai 1981, ont amené un renouveau commémoratif.
Des "Français Libres ordinaires" en quelque sorte !
Amicalement
Jacques |