s'est pour essayer de retrouver sa
place perdue en extreme orient et dans le pacifique que la france y envoie
successivement plusieurs missions d'informations et d'etudes; comme la mission
outrey entre avril 1917 et fevrier 1918, en pleine guerre, ou celle plus etrange
du docteur legendre certainement une tentative de negociation avec le pouvoir
bolchevique en asie, ou encore la mission painleve en chine en 1920. il y aura
aussi des missions de prestige, celle du marechal joffre connaissant un immense
succes au japon. ou la mission navale qui entre octobre 1922 et juillet 1923
reussira a rassembler une importante documentation commerciale mais aussi a
prendre de nombreux contacts avec divers autorites des dominions
britanniques.
mais les rapports entre la chine, le
japon ou le siam ne seront jamais au beau fixe et il faudra attendre le grand
projet colonial de mise en valeur des colonies d'albert sarraut pour qu'enfin
les choses evoluent.sarraut devenant entre temps ministre des colonies. il le
restera sans interruption, un exploit sous la 3° republique, de 1920 a 1924
apres avoir ete plusieurs fois gouverneur de notre belle colonie.
en quoi consiste donc se projet.
sarraut ecrit qu'il s'agit d'"un programme d'ensemble de grands travaux
publics, d'outillage economique et d'oeuvres sociales, dont la realisation
methodique dans les divers parties de notre domaine colonial francais est de
nature a imprimer une impulsion tant au developpement de ses richesses
materielles qu'a l'oeuvre de civilisation poursuivie par la france parmi ses
sujets et proteges indigenes"
bref la france, ruinee par la guerre
devait grace a ses colonies redressee sa balance commerciale et assainir sa
monnaie bien mal en point.
l'indochine ayant un role moteur dans
cette partie du monde en permettant entre autres une augmentation de sa
production et de ses ventes mais aussi grace a cette richesse produite a
habituer les divers peuples colonises a consommer plus, les produits venant de
metropole ayant priorites sur le marche local. enfin en developpant notre
colonie, nous aurions un meilleur ravitaillement de l'hexagone limitant ainsi
nos achats a l'etranger.
pour atteindre ce but, il faudrait,
selon son concepteur, developper les infrastructures routieres ou portuaires; le
port de saigon etant le 4° port francais a l'epoque. mais il s'agirait aussi
d'une mise en valeur d'ensemble, d'un developpement de la population en matiere
d'instruction, de protection sanitaire et de politique indigene d'association.
mais il fallait surtout une plus grande autonomie administrative et financiere
face aux pouvoirs centralisateurs de la metropole.
le cout global du plan sarraut etait
estime a 3 milliards et demi de francs 1919 soit 3,6 milliards d'euros, plus
pres reellement des 5 milliards de francs 1919 soit 4,95 milliards d'euros a
realise sur 10 a 15 annees.
"la france imagine alors
d'utilise l'indochine comme un relais de sa politique dans cette partie du
monde. le projet imagine pour elle sera triple: politiquement l'indochine
protegera les interets de la france dans la region; economiquement elle sera la
pompe des investissements francais dans la region; diplomatiquement elle
representera et relaiera la politique de la metropole dans la region.
l'indochine doit devenir le balcon de la france sur le pacifique. cette idee,
partagee par plusieurs hommes de la politique, de la haute finance mais aussi
par des diplomates, fonctionnaires et grands entrepreneurs, est d'abord celle de
quelques uns: albert sarraut, gouverneur general de l'indochine par deux fois en
1911 et 1917 et ministre des colonies en 1921, philippe berthelot, secretaire
general du quai d'orsay, paul claudel, ministre de france au japon, leon
archambaud, directeur de la revue du pacifique, charles de regismanset et
maurice long, depute et gouverneur general de l'indochine apres
sarraut."
cordialement
laurent