Edouard le Malveillant ? - Les Bienveillantes - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

Les Bienveillantes / Jonathan Littell

En réponse à -3 -2
-1Des éléments... de René CLAUDE

Edouard le Malveillant ? de Nicolas Bernard le lundi 20 novembre 2006 à 13h58

Bonjour,


> Oui, mais comme il le dit dans son entretien au Monde, il
> ne faut pas exagérer l'importance de ces charniers dans
> son expérience humanitaire.

A ce propos, ladite expérience lui donne une certaine légitimité pour en parler. Je ne pense pas que les critiques seraient si favorables si le passé de Littell ne jouait pas en sa faveur.


> Oui. C'est bien ce qu'on définit comme le style d'un
> auteur, sa petite musique qui fait les grands romans.

En effet. Toujours est-il que d'un point de vue littéraire, le style reste pauvre en comparaison d'autres grands écrivains. Mais l'ouvrage se lit rapidement, facilement... en comparaison d'autres grands écrivains. ;-)


> Mais ces prolongations qui ne sont plus là pour déposer
> rigoureusement les informations historiennes; cette
> "marge" de création (les prolongations), c'est, selon moi,
> l'espace littéraire propre à Littell.

Je suis d'accord.


> Bien sûr, mais l'article de Husson dans Le Figaro est, je
> trouve, méprisant. Il expédie en quelques feuillets un
> roman-fleuve, une œuvre. Un peu, hum, léger, non ?

Sans doute - c'est d'ailleurs ce que j'ai cherché à éviter dans ma propre "critique", certes assez dense - mais minimale, car peut-on résumer un sentiment ? La critique d'Edouard Husson est rédigée en des termes qui, en définitive, la desservent.

Mais il est difficile d'émettre un jugement sur la critique formulée par Husson. Ce dernier reste dans sa sphère historienne, il commente le livre en qualité d'historien, et non en expert littéraire. Et à ce titre, sur les prétentions historiques des Bienveillantes, il fait souvent mouche.


[...]

> En revanche, la critique du fonctionnalisme du roman de
> Littell ne me convainct pas vraiment... Mais j'y
> reviendrai. (On peut aussi inverser l'accusation et comme
> l'ont fait de nombreux cadres nazis lors de leur procès ou
> face à des historiens, pratiquer l'ultra-intentionnalisme,
> en chargeant Hitler de tout, dans le but de chercher à se
> disculper.)

L'intentionnalisme ne disculpe personne, car l'obéissance aux ordres n'est nullement considérée comme une cause d'exonération de responsabilité.

Cela dit, c'est une autre question que vous posez, car portant sur la pertinence du débat entre fonctionnalistes et intentionnalistes. Un débat plus ou moins dépassé, car en lisant les uns et les autres, on en arrive à la conclusion que les deux écoles se complètent davantage qu'elles ne se contredisent.

A titre personnel, ma thèse serait plutôt la suivante : Hitler a, dès 1918-1919, conçu d'anéantir les Juifs (le précédent arménien indiquait que la chose était possible), et a préparé les esprits en ce sens - tel est l'aspect intentionnaliste. En vingt ans, il a créé les circonstances propices à l'éclosion, chez ses sbires, chez les SS, chez le Parti, chez le peuple allemand, d'une volonté d'anéantissement - ou d'un sentiment d'indifférence - de nature à lui donner un alibi devant l'Histoire. D'agent initiateur, il se mue en exécuteur de la volonté du plus grand nombre. Un tour de passe-passe typique des déséquilibrés mentaux adeptes du meurtre en série.

Ce qui explique pourquoi la "thèse" de Littell ne me convainc pas. Mais il faut voir que les historiens qui contestent Littell agissent ainsi parce que leurs propres thèses n'ont pas été reprises dans le roman... ;-)


> Je n'ai pas le temps de poursuivre ce soir, mais je vous
> remercie de cette intervention. J'ai hâte de poursuivre la
> lecture des Bienveillantes et de venir en discuter ici.

C'est un livre qui fera parler de lui. Je serais heureux d'en discuter ici.

*** / ***

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