Bonjour,
Je viens de finir de lire, avec passion, l'excellent dossier sur le débarquement en Sicile, à mettre au crédit de Cédirc Mas, Vincent Bernard, Yannis Kadari, Claude Gillono et Alain Verwicht. Rien ne manque. L'étude nous donne une image parfaite de ce que fut cette campagne bien moins "médiatisée" que les Ardennes ou Koursk (pas de Waffen SS, ceci expliquant peut-être cela...). Comme à mon habitude, je vais m'attarder sur le chapitre "italien"... . Bien sûr, le lieu commun nous laisse croire depuis belle lurette que seuls les Teutons ont résisté sur l'ancien grenier à blé de la Rome antique, les Ritals ayant décampé aux premiers coups de canons. Eh bé non! Les auteurs ont remarquablement montré ce que fut la résistance déspérée des rares troupes du Regio Esercito ayant ancore un semblant de matériel, même ultra dépassé (quand on n'a plus de "cercueils roulants" M13/40, on va chercher des vieux Renault ou Hotchkiss, pour perpétuer la tradition du "je me bats-à -armes-inégales-mais-on-me-traite-de-couard-quand-même-car-je-ne-suis-qu'un-Latin"). Et pourtant, sans les canons des croiseurs alliés, la contre-attaque, courageuse sinon suicidaire, de la "Livorno" sur Gela aurait peut-être connu un succès retentissant( ce fut à deux doigts de l'être!!)! C'est baïonnette au canon que les Italiens chargèrent des positions truffées d'armes automatiques, laissant dans le noman's land une image que l'on croyait réservée à la Grande Guerre ou au front russe, c'est-à -dire des dizaines de tués et de moribonds. "Et la bataille cessa faute de combattants". Certes, les prisonniers italiens furent nombreux, la plupart étant des autochtones âgés enrôlés dans les "divisions côtières", terme pompeux désignant quelques brigades encore coiffées du veil "Adrian" de 15-18 et armées de fusils de chasse (j'exagère, mais à peine...). Enfin, le rôle de la mafia n'a pas été oublié par les auteurs. Il y aurait encore beaucoup à dire mais je vous laisse lire ce remarquable dossier. Merci à tous les auteurs qui ont signé le meilleur dossier sur la Sicile qu'il m'ait jamais été donné de lire.
Cordialement,
David |