Extrait : - Nous en avons tant vu... - forum "Livres de guerre"
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Nous en avons tant vu... / Jean de Pange

 

Extrait : de Laurent Laloup le vendredi 13 octobre 2006 à 14h04

C’est un incroyable périple que nous raconte Jean de Pange. Car il est à Dakar, connaît les campagnes du Gabon, du Fezzan, et d’Erythrée, participe à l’aventure du Normandie-Niemen. Il termine la guerre en Allemagne où il est chargé de récupérer les travaux scientifiques du IIIe Reich.
Usant peut-être d’un style trop scolaire, commettant beaucoup d’erreurs lorsqu’il aborde les grands évènements de la guerre, Jean de Pange ,et son livre, m’ont toutefois conquis. Car cet humble et simple aristocrate , n’hésite pas à égratigner ses contemporains comme à louer les petits et grands personnages qu’il a eu la chance de croiser.
Toujours accompagné de son appareil photo, l’auteur a pu photographier les évènements marquant de son épopée. Aussi de nombreux clichés, dont certains peuvent être qualifiés d’historiques, sont présents dans ce livre.

Un extrait :

« Nous, nous étions des proscrits, des exilés.
Par un décret paru au J.O. le 29 juillet 1940, Pétain et Weygand avaient fait condamne à mort tout Français qui « prendrait ou conserverait du service dans une armée étrangère ». Comme tous mes camarades, je n’ai jamais servi que sous l’uniforme français, mais Vichy ne s’embarrassait pas de telles subtilités et nous considérait comme des renégats. On comprendra, dans ces conditions, qu’après la réception de nos troupes à Dakar à coups de canons et de mitrailleuses et l’affrontement sanglant entre Vichystes et Français libres au Gabon puis en Syrie, beaucoup d’entre nous aient été saisis par le doute.
Devant cet étalage de veulerie qui coûtait la vie à tant de Français courageux, blessés par le regard que portaient parfois sur nous nos Alliés qui s’irritaient des concessions honteuses accordées par Vichy à ses maîtres allemands, nous ne cessions de nous répéter : « Où sont les braves gens en France ? Que pensent-ils ? Il doit bien en rester, ou alors ce que nous faisons est absurde et nous nous battons pour des chimères. A quoi bon libérer un peuple qui se soumet à l’ennemi et qui a perdu le goût de son indépendance et de l’honneur ? »
…j’ai appris que, le 11 novembre 1940, des étudiants de la Sorbonne avaient remonté les Champs Elysée en chantant la Marseillaise et qu’un certain nombre d’entre eux avaient été abattus par les Ss à coup de mitrailleuses. D’aucuns, en France, auront sans doute jugé cette action téméraire et inutile. Pour nous, qui luttions loin de notre sol natal, cette nouvelle eut plus de poids que la prise de Kerren ou de Barda.
Insultés par Vichy, nous n’aurions pas supporté le mépris de nous-mêmes. Aussi avons-nous suivi obstinément la route que nous avions librement choisie, quels qu’en aient été les dangers…Nous avions notre conscience pour nous et cela nous aidait à supporter la solitude, l’éloignement des nôtres.
Mais il faut avoir connu l’exil pour mesurer la détresse qui nous gagnait certains jours. La solitude de l’exil, en particulier, est pour la plupart un sentiment inconnu, et cela est bien ainsi.
L’exil n’a aucun rapport avec le voyage, même de longue durée. J’ai vécu six ans aux Indes, de 1953 à 1959, avec ma femme et mon fils parti à l’âge de six mois, mais je recevais tous les jours du courrier de Paris et nous rentrions tous les ans en France. Je n’ai jamais eu l’impression d’être en exil.
De 1940 à 1945, je n’ai reçu qu’une lettre de France….. »


Cordialement
Laurent

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