un Frenay débordé et pourchassé... - Avant que la Nuit ne vienne - forum "Livres de guerre"
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Avant que la Nuit ne vienne / Pierre de Bénouville et Laure Adler

En réponse à
-1Que se disent-ils dans la nuit venue ? de Jacques Ghémard

un Frenay débordé et pourchassé... de René CLAUDE le vendredi 20 septembre 2002 à 16h27

Bonjour,
C'était devenu très chaud pour le patron de "Combat" :
Berty Albrecht, qui était beaucoup plus que la responsable de son secrétariat était tombée aux mains du SD, trahie par Multon avec la participation d'Edmée Delétraz. Sa cache avait été découverte et de nombreux papiers saisis et la situation du chef historique de "Combat" était sérieusement menacée. Quand Bénouville, efficace et enthousiaste, (re)prit en mains une partie de la direction du mouvement, Frenay dut se sentir soulagé. Influencé par Bénouville, il accepta de partir pour Londres afin de demander le rappel de Jean Moulin. L'opposition entre les deux hommes avait dépassé le stade d'une possible réconciliation.
Frenay en Angleterre, Bénouville avait l'opportunité d'influencer les cadres de "Combat" et il ne s'en priva pas, donnant au mouvement une couleur politique plus ancrée à droite, cette droite antiparlementaire dont il était issu avant la guerre.
Les relations parfois dangereuses de celui qui devint le chef par interim du mouvement de Frenay ont été mises à jour par Pierre Péan; je crois que c'est dans l'écheveau complexe des "amis" et connaissances de Bénouville qu'il faut chercher celles et ceux qui ont renseigné les services allemands sur les faits et gestes des chefs de la Résistance. René Hardy ne fut que l'indicateur de la réunion de Caluire, les hommes de Barbie étant informés des choix des mouvements par d'autres sources.
En lisant les ouvrages de ceux qui se sont penchés avec soin sur l'affaire Moulin/Caluire, on a le sentiment qu'Henri Frenay, bloqué à Londres, fut en quelque sorte mis devant le fait accompli par Bénouville et ses camarades à la tête de "Combat"...
Après la Libération, si Frenay eut des doutes quant à l'innocence de Hardy et de Lydie Bastien, il a maintenu une solidarité avec Bénouville en défendant Hardy jusqu'au bout.
Etait-ce le prix à payer, ce "mensonge", pour éviter les déchirement chez les anciens ds mouvements ? On peut aujourd'hui (se) poser la question. Des vétérans de l'armée des ombres eurent des postes importants dans les nombreux gouvernements de la IVe République; le peu de zèle mis à rechercher les conditions de la mort de Berty Albrecht et de Jean Moulin, oublié des Français jusqu'en 64, laisse une impression de malaise...

Amicalement,

René Claude

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