Bonsoir,

Privé de LdG pour cause de multiples servitudes, le "paisible" retraité - que je suis censé être - n'a pu résister à la tentation de s'immiscer dans un débat riche en promesses.

Je me demandais s'il était possible de concilier l'analyse des régimes politiques et l'analyse des faits de guerre ! Je pense que oui ! L'une et l'autre sont étroitement imbriquées ! Conclusion : allons-y en posant quelques jalons c'est-à-dire quelques thèmes de réflexions pour un dimanche studieux !

En préalable, comment définir les citoyens que nous sommes ?
1. Les citoyens d'un régime démocratique doivent respecter les lois et en particulier la règle constitutionnelle, cette dernière étant à la fois le socle qui règle nos conflits et le garant de notre unité.
2. Dans l'exercice de nos droits et de nos devoirs de démocrates, nous devons formuler des revendications, avoir des opinions personnelles, éprouver des passions partisanes... pour éviter que le régime ne sombre dans l'uniformité contraire à sa vocation.
3. Toutefois, nous ne pouvons pousser trop loin nos passions partisanes au risque de voir disparaître toute possibilité d'entente. Bref, nous devons avoir le sens du compromis.
Avouons qu'il est bien difficile de maintenir ces trois qualités dans un équilibre satisfaisant. Un régime démocratique est menacé par excès de compromis ou par excès d'esprit partisan.

Questions !

- Comment un régime qui encourage sinon tolère les conflits permanent parvient-il à survivre sans se désagréger ?
- Comment éviter l'excès d'oligarchie lorsque derrière le jeu des partis se cache la toute-puissance d'une minorité, d'un groupe de pression.... et inversement comment éviter l'excès de démagogie lorsque, dans la lutte partisane, les groupes oublient les nécessités collectives et le sens du bien commun ?
- Question directement en rapport avec le débat : la critique permanente du système démocratique et la remise en cause de nos valeurs seraient-elle un luxe ? Si la critique en soi constitue l'un des ressorts de nos régimes démocratiques est-il nécessaire pour autant de s'attribuer toutes les fautes de la planète et d'en assumer la responsabilité. Ayant l'habitude de nous juger par rapport à un idéal inaccessible, pourquoi s'inscrire d'emblée dans un verdict de culpabilité ... dans lequel s'engouffre toutes les "mouvances" hostiles à nos valeurs.....

Pftttt ! Ca fait beaucoup de questions pour un dimanche studieux ! Et puis, quel rapport avec nos "Livres de guerre", penseront les Lgdiste outrés ? Peut-être pour mieux saisir, entre de multiples exemples : la fin de la République de Weimar, la montée en force du nazisme, la crise rhénane, Munich, la tentation fasciste, l'affaire éthiopienne, etc... etc...

Euh ! Pour vous aider dans vos devoirs de dissertation, trois livres et trois auteurs d'horizons politiques différents :
- à droite : Jean-François Revel, "Comment les démocraties finissent", Editions Grasset, 1983.
- à gauche : Eric J. Hobsbawn, "L'âge des extrêmes", Editions Complexes, 1999 (pour la version française).
- Au centre : Raymond Aron, "Démocratie et totalitarisme", Gallimard, 1965.

Bien cordialement,
Francis, aspirant prof en socio-philosophie qui attend vos devoirs pour la semaine prochaine et qui risque de se faire sortir d'ici là. §;-))