Bonsoir Laurent, bonsoir à tou(te)s,
"...en 1993, deux chercheurs, Guy Penaud et Rene Terrisse, battent en breche le discours dominant..."
Philippe Souleau mentionne-t-il le second livre de René Terrisse édité trois ans plus tard ?
Ce second livre de René Terrisse est publié à Bordeaux en mai 1996 alors que débute le procès Papon. Le titre : "Grandclément : Traître ou bouc émissaire" et en sous-titre : "Ombres et lumières sur un dossier brûlant de la Résistance à Bordeaux" (voir première de couverture en bas de page). Coïncidence ou non avec le procès Papon, l'ouvrage fit grand bruit à Bordeaux dans les milieux résistants.
Ce qu'en dit Alain Guérin, auteur de la "Chronique de la Résistance" :
*** ... le procès Papon va favoriser l'épanouissement de l'autre effet Grandclément. Non point la tendance, cette fois, à la réhabilitation du traître, mais l'utilisation des dégâts de la trahison pour tenter de jeter un doute sur la nature, et même la réalité, de toute une partie de la Résistance... ***
Pour Alain Guérin, la trahison d'André Grandclément ne fait aucun doute ! Notons que sur l'échiquier politique français, Guérin passe pour un historien de gauche, proche du PC. Quant à Terrisse, je n'en sais rien si ce n'est qu'il est originaire de Bordeaux et que son père, ingénieur à la SNCF pendant la guerre, membre du réseau "Gallia" fut dénoncé et arrêté par la Gestapo. Il mourut en captivité.
Pour se faire une idée du contenu du livre, la quatrième de couverture :
**** L'affaire Grandclément reste pour de nombreux Bordelais une sordide histoire de trahison, qui prit fin un jour de juillet 1944 avec l'exécution par la Résistance d'un homme que tout semblait, à l'époque, accuser.
Confortée par les "Mémoires" de l'ancien chef de la Gestapo de Bordeaux, l'Allemand F.W. Doshe, cette version des faits a été reprise par l'historiographie depuis près d'un demi-siècle, jusqu'à la rendre quasi-officielle.
S'appuyant sur des documents d'archives irréfutables, René Terrisse s'applique, avec une grande minutie et un réel souci d'objectivité, à remettre bon nombre de faits dans leur véritable contexte historique et apporte ainsi un regard totalement nouveau sur cette troublante affaire.
En totale opposition avec ceux qui associent systématiquement le nom de Grandclément à toutes les tragédies, l'auteur a, par ailleurs, le grand mérite de dévoiler sans fard les divisions, les luttes intestines et les inévitables conflits de personnes, à l'origine de bien des drames dont fut victime la Résistance bordelaise de Janvier 1944 à la Libération.
Pourquoi une exécution si tardive ? Pourquoi avoir également exécuté Mme Grandclément ? Pourquoi un tel acharnement à entretenir le mythe d'un seul homme responsable de tout ? Autant de points restés obscur dans une affaire qui divise encore aujourd'hui les milieux résistants de Bordeaux. ***
Bref, on n'est guère avancé sur la culpabilité ou non de Grandclément.
Bien cordialement,
Francis. |