Pour les gaullistes, l'équation personnelle du général de Gaulle pouvait accomplir des miracles, du moins, aurait pu en réaliser si les circonstances et les hommes en avaient décidé autrement. Le propos dithyrambique à l'égard de Charles de Gaulle constitue et demeure un lieu commun chez nombre de ses anciens Compagnons bien que certains, en particulier ceux issus de la France libre, aient su conserver au fil du temps et des honneurs une liberté remarquée et remarquable. Le rôle du général de Gaulle par rapport à l'Indochine(*) n'échappe pas à cet axiome. De sorte que l'histoire de cette contrée lointaine qui a, il faut bien le reconnaître, peu déplacé l'enthousiasme des foules françaises , s'inscrit dans le domaine du regret : un problème qui ne pouvait être résolu que par un seul homme, Charles de Gaulle, et ne le fut pas de part la faute d'un régime politique honni, paré de toutes les tares, en particulier celle de l'impuissance. L'historien qui étudie le gaullisme sed doit de toujours garder en toile de fond cette logique conductrice de l'homme providentiel qui prévalait chez les gaullistes car elle induisait, de manière consciente ou non, une lecture singulière du passé et du présent, à plus forte raison dans les temps troublés.
C'est par ce constat pertinent qu'il faut toujours avoir à l'esprit que débute l'étude importante et imposante (660 p.) de Frédéric Turpin sur le Connétable et les gaullistes face à la guerre d'Indochine. Il m'a semblé utile de la déposer ici avant d'initier le débat.
RC
(*) Puis par rapport à l'Algérie ainsi qu'en atteste le récit de Jacques Baumel sur de Gaulle et cette guerre coloniale (ou de libération.) |