Pour le moment je ne vois qu'un sujet tabou, mis aux oubliettes, le passé pré-colonial de l'Algérie et une seule pensée unique "l'occident c'est ce qu'il y a de mieux en tout".
C'est juste. Sur cette période, les ouvrages sérieux sont rares ou alors filtrés par une vision colonisatrice. Mohammed Harbi rappelle cette rareté mais dit aussi que l'information existait tout de même. Il écrit que trois courants ont nourri l'information sur l'Algérie ottomane :
Un courant chrétien, un courant philosophique imprégné des Lumières qui impute la haine des Musulmans envers les Européens à l'esprit des croisades des chrétiens, un courant rigoureux dans l'information et porteur de l'idée de conquête sous différentes formes, commerciale ou territoriale. De ces trois courants, c'est le courant chrétien qui a le plus marqué en Occident les mentalités populaires. Il a fait, d'une manière manichéenne, des Maghrébins l'incarnation de la figure du mal. Leur sont imputés le vol, le viol, la conversion forcée et bien d'autres ignominies. Aujourd'hui encore, des gens de culture ignorent que la course en Méditerranée était un phénomène général qui au XVIe, au XVIIe siècle et même plus tard constituait un secteur de l'économie et avait la caution des Etats. Les Maghrébins en étaient des acteurs mais aussi des victimes. Vainqueurs, ils rapportaient du butin et des prisonniers. Capturés, ils devenaient des esclaves sur les galères. p. 29-30.
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