Dans l'ouvrage collectif consacré à la guerre d'Algérie dirigé par Mohammed Harbi et Benjamin Stora qui ont rassemblé quelques uns des meilleurs spécialistes du sujet, La Guerre d'Algérie, 1954 - 2001. La fin de l'amnésie, chez Robert Laffont. (précision : la fin de l'amnésie dans les deux camps, des deux côtés de la Méditerranée.), l'historien algérien constate dans l'intro de son article sur L'Algérie en perspective l'actualité d'une vision postcoloniale basée encore et toujours sur une incapacité à sortir des vieux clichés selon lesquels sans la France, pas d'histoire en Algérie et en AFN :
Inaptes à concevoir un rapport d'égalité avec les sociétés postcoloniales, les nostalgiques de la colonisation renouent avec les stéréotypes en s'adonnant aux délices de la prévision rétrospectives. (...) Comme ailleurs, en Asie et en Afrique notamment, le processus de formation de l'Algérie s'est étalé sur des siècles. (...) Sans remonter loin dans le temps, rappelons que, berbère à l'origine, l'Afrique du Nord dont est issue l'Algérie a évolué successivement depuis le VIIe siècle dans le cadre des Empires arabe, maghrébin, almoravide (1073-1147) et almohade (1137-1269), ottoman (1570-1830). Etudier l'Algérie comme une entité séparée de l'évolution de ces empires, c'est ne pas tenir compte des synchronismes et des repères communs qu'elle a avec eux, occulter les influences qu'elle a subies et en définitive travestir son histoire.
RC |