La "nuit de cristal", dans sa violence, avait probablement choqué une partie de la population (je dis bien une partie, et je ne sais dans quelle proportion); naturellement, devant la violence du régime, les protestations furent rares (mais elles existèrent). Après tout, tout ce que je vous livre comme pensées ici ne sont le fruit que de lectures universitaires et n'émanent pas de recherches ou de travaux personnels. Néanmoins, je pense qu'une trop grande proximité des camps d'extermination des centres urbanisés aurait pu engendrer une réaction, comme le supposent de nombreux spécialistes. Les Allemands étaient "habitués" aux camps de travail mais n'imaginaient probablement pas l'existance des usines de mort du type Auschwitz ou Treblinka. Une connaissance, jeune adulte qui transita à Drancy au printemps 1944, m'avoua ne jamais avoir entendu quoi que ce fût sur d'éventuelles mises à mort systématiques en Pologne (elle était destinée à A-Birkenau); elle pensait, comme tous ses compagnons d'infortune, qu'elle allait être réduite en esclavage. Et pourtant, elle resta de longues semaines à Drancy jusqu'à sa libération. En tout état de cause, je doute que quelqu'un détienne la Vérité en la matière. |