Recommandation de lecture:
de
Editions: La Société des Ecrivains. (S.d.E)
Dans son ouvrage « Ils n’étaient pas frères et pourtant… » Albanie 1943-1944 Neshat Tozaj décrit la communauté juive présente en Albanie depuis plusieurs siècles ainsi que les juifs d’autres pays accueillis au temps de la seconde guerre mondiale et qui furent épargnés car cachés et protégés. « Shalom » le titre original de l’ouvrage paru en Albanie a été modifié à l’usage des lecteurs français car l'auteur souhaitait toucher ces derniers dans leur diversité.
C’est avec une approche différente de ce qu’on a l’habitude de lire, d’entendre ou de voir dans la plupart des documentaires que l’auteur aborde cette période. La communauté juive n’y est pas seulement dépeinte en tant que communauté persécutée mais aussi en tant que communauté albanaise vivant parmi d’autres Albanais, unis dans le même combat mené contre le nazisme et le fascisme. Combat livré pour protéger la vie, la dignité humaine, les biens de chacun et la richesse culturelle.
L’engagement commun dans cette lutte et l’amitié poussée jusqu’au sacrifice ultime de la part d’Albanais non juifs afin d’épargner leurs frères ou leurs hôtes constituent sans doute dans l’histoire un exemple quasi unique et particulièrement original.
Ce roman très largement inspiré de faits authentiques est l’occasion de rendre hommage à un petit peuple oublié de tous qui ne fit qu’accomplir son devoir en des temps de barbarie.
La publication de ce livre, outre le point d’histoire qu’il révèle, me semble essentielle et salutaire à bon nombre de français, à commencer par les plus jeunes, de toute origine, confession, ou autre appartenance philosophique. En effet, à notre époque où les problèmes de racisme, d’anti-sémitisme ou de communautarisme exacerbé sont à l’ordre du jour, cet ouvrage apporte un éclairage fort réconfortant. « Ils n’étaient pas frères et pourtant… » est aussi un message d’espoir et d’encouragement.
Le livre de Neshat Tozaj volontairement rédigé sous forme de roman, l’homme est en effet avant tout écrivain et journaliste, est donc l’occasion d’approcher la résistance albanaise et de prendre connaissance de l’accueil particulièrement bienveillant réservé par le peuple albanais à la communauté juive en cette période dramatique.
J’ajoute que pour approfondir l’approche de la période décrite dans le roman de N. Tozaj, j’ai eu accès au remarquable ouvrage du Professeur Apostol Kotani, historien et très jeune résistant à l’époque : « The Hebrews in Albania during the centuries ». Cet ouvrage retrace l’histoire des Albanais juifs implantés dans le pays depuis l’antiquité et surtout nous permet de découvrir qu’en Albanie la communauté juive fut épargnée pendant la seconde guerre mondiale. M. Kotani a rassemblé au cours de longues années de recherche de nombreux témoignages poignants de survivants albanais juifs de souche ou réfugiés qui tous expriment leur reconnaissance éternelle envers ce « petit » pays qui sut honorer sa tradition du « Besa » : le partage du pain, du sel et du cœur avec quiconque se trouve dans la détresse, étranger, hôte ou semblable en terre albanaise. C’est spontanément que des survivants (qui pour beaucoup ont émigré après guerre en Israël ou aux Etats Unis) collaborèrent à l’ouvrage et tous y attestent qu’aucun juif n’a été déporté en Albanie sous occupation nazie et fasciste.
Le discours de Monsieur l’Ambassadeur d’Albanie en France, Monsieur Ferit Hoxha, lors de la cérémonie organisée à l’occasion de la parution du livre en France « Ils n’étaient pas frères et pourtant… » Albanie 1943-1944, n’a du reste pas manqué de souligner que son pays était le seul Etat d’Europe où la population juive avait augmenté à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Messieurs Avner Shalev et Ismaïl Kadaré, entre autres personnalités, ont d'ailleurs déclaré en maintes occasions que le chiffre des personnes ayant trouvé refuge en Albanie par rapport à la population juive initiale du pays devait sans aucun doute être multiplié par dix. A souligner, toujours selon les déclarations de M. Avner Shalev, qu'au moins 2000 Yougoslaves juifs furent accueillis et cachés en Albanie sans parler de la communauté grecque et autrichienne... Tel fut le cas par exemple du Professeur Albert Einstein dont la première épouse était yougoslave.
Je précise que ces informations concernent l’Albanie définie dans ses frontières. Précisions d'importance car les rafles opérées à Pristina, Kosovo, malgré l'attitude exemplaire de sa population et des autorités locales, ont parfois été imputées à l'Albanie en raison de l'annexion très éphémère effectuée par Mussolini et les nazis du Kosovo à l'Albanie.
Claire.
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Extrait d'un article rédigé par Monsieur Pierre Stambul, Vice président de l'Union Juive Française pour la Paix.
Article adressé avec l'aimable autorisation de son auteur.
À travers un roman qui se déroule en Albanie pendant les années 30 puis la guerre et qui s’appuie sur des événements réels, Neshat Tozaj (*) nous rappelle un épisode historique largement inconnu, aussi bien en France, que parmi les Juifs du monde entier.
Même dans les pires périodes de la barbarie Nazi et du génocide, s’il y a eu des gens qui ont basculé dans le racisme le plus abject, la collaboration et le crime de masse, il y en a eu aussi que rien ne prédisposait à la moindre forme « d’héroïsme » et qui ont résisté, moralement et les armes à la main, à l’inhumanité.
L’attitude de la grande majorité du peuple albanais pendant l’occupation rappelle un peu celle des paysans protestants français du Chambon-sur-Lignon qui ont sauvé des centaines d’enfants juifs en les dissimulant parmi leurs propres enfants.
La communauté juive albanaise n’a jamais été très nombreuse. Si une présence juive ancienne en Albanie semble certaine, les Juifs albanais descendent probablement des Juifs accueillis par l’empire ottoman dès le XVe siècle et dispersés dans l’empire. Population urbaine et instruite dans une Albanie très rurale, ils n’ont jamais subi de persécution. Le livre décrit cette rencontre entre deux mondes très différents, la petite communauté juive et les communautés villageoises qui se sont structurées avec de grandes traditions d’hospitalité et d’entraide.
Quand la guerre éclate, en même temps que le parti communiste albanais va très vite organiser la résistance de tout un peuple et l’auto organisation des villages, cette résistance va organiser le sauvetage de la communauté juive. Mieux, les villages albanais vont accueillir et cacher des Juifs fuyant l’Europe de l’Est. Aucune déportation n’a eu lieu dans le pays. Le livre relate la véritable fraternisation qui s’est déroulée. Il faut savoir que les Albanais ont aussi accueilli des soldats italiens (qui les avaient pourtant envahis) après la capitulation de 1943. [….]
L’Albanie des années tragiques montre que l’antisémitisme n’est pas inéluctable et qu’une véritable entente entre un peuple et une minorité qui vit chez lui est possible.
On a aussi souvent donné une image très négative de l’Albanie : dictature stalinienne, naufrage économique, mafia. Neshat Tozaj nous restitue un peuple humain, hospitalier, solidaire, généreux. Des structures villageoises d’entraide ont permis l’émergence d’une résistance nationale qui a contrôlé les montagnes de l’intérieur pendant toute la guerre.
Merci à l’auteur de nous avoir rappelé cette histoire édifiante.
Pierre Stambul
Vice-président de l’Union Juive Française pour la Paix, UJFP
(*) « Ils n’étaient pas frères et pourtant … Albanie 1943-1944 », Neshat Tozaj, Editions S.d.E (La Société des Ecrivains)
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Le hasard veut que se rencontrent deux enfants albanais, l’un juif l’autre pas. Sazan et Solomon se lient d’amitié et découvrent les richesses de l’un et de l’autre. Puis vient la guerre et l’occupation nazie, la famille de Solomon est immédiatement cachée et protégée. C’est ainsi que par ce récit inspiré de faits authentiques l’on apprend qu’aucun Albanais juif ou réfugié ne fut déporté pendant la seconde guerre mondiale dans ce pays. Certains protecteurs particulièrement humains et courageux sont même allés jusqu’à sacrifier leur vie pour sauver ce qu’ils avaient accueillis. Pour eux c’était une question d’honneur.
Ce livre passionnant et émouvant écrit dans un style limpide et poétique, malgré l’horreur des évènements, nous permet d’aborder une Albanie méconnue.
Neshat Tozaj est né à Vlora en Albanie le 1er janvier 1943. Ecrivain, journaliste, juriste et directeur de la société Albautor (protection des droits d’auteur), Neshat Tozaj est au premier rang de ceux qui défendent les droits de l’homme et met son talent au service de son pays et de son devenir.
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A l’attention des spécialistes de l’histoire des Balkans, de l’Albanie en particulier et de la protection des juifs en Europe sous l’occupation nazie.
A noter les récentes déclarations effectuées par son Excellence Monsieur l'Ambassadeur Marc Sofer à la tête d'une délégation des Affaires Etrangères israéliennes au cours d'une visite officielle en Albanie en mars 2006. Déclarations rendant hommage au comportement exemplaire des Albanais envers la communauté juive pendant la Deuxième Guerre Mondiale, aux liens historiques qui unissent les deux nations et à l'attachement profond qu'éprouvent de nombreux juifs du monde entier envers l'Albanie.
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The Lecture of President Moisiu at the Oxford Forum
" The Inter-religious tolerance in the tradition of the Albanian people."
Rescue in Albania - How Albania saved its Jews during the Holocaust - part 1
AACL/ABI
9 min 36 sec - May 10, 2006
www.aacl.com
Part 1 - Norm Gershman holds a presentation at the AACL HQ where he presents his new documentary on how the Albanian people protected the Jewish residents of Albania and Kosovo during the Holocaust, by sheltering them in their homes and refusing to turn them over to the NAZI's. Not a single Jew was allowed to be captured by the NAZI occupiers of Albania during the Second World War. Based on the book "Rescue in Albania - How Albania Saved its Jews during WWII".
P.S. Je tiens naturellement à disposition des personnes désireuses de se pencher sur cette Histoire méconnue, voire ignorée, un grand nombre de documents et de témoignages relatifs au sujet évoqué.
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