Bonsoir ou bonjour,
On sait et Groussard l'a confirmé après la guerre pour couvrir son agente double lors de l'affaire Hardy et de ses suites, Edmée Delettraz travaillait pour lui tout en renseignant Moog et Multon-Lunel qui bossaient pour Klaus Barbie, un Moog qui informait aussi le QG de l'Abwehr à l'hôtel Lutétia à Paris. ( Berty Albrecht fut embarquée dans une voiture de l'Abwehr pour Paris. Moog avait prit part à son arrestation)
Concernant Edmée Delettraz, il est tout de même curieux que Barbie ait laissé une agente retournée - avec tout ce que suppose de risques ce type de retournement - se promener vers Genève très peu de temps après l'arrestation de Berty Albrecht puis après celle de Jean Moulin, Genève où elle informait un Groussard des événements tragiques dont elle fut témoin et actrice dans la région de Lyon...avant de rentrer à la Gestapo de Lyon.
Est-ce que c'était là une méthode habituelle que de laisser des agents retournés, porteurs de renseigements importants et témoins d'actes graves, traverser la frontière franco-suisse en 1943 avec les risques que ces voyages comportaient ? Barbie devait avoir confiance en elle pour la laisser prendre le train vers Annemasse et la Suisse...? Un "Spionenspiel" était-il possible grâce à cette femme qui pouvait avoir un rôle d'interface ?
Edmée Delettraz aurait-t-elle été, comme le demande Mireille Albrecht, le trait d'union entre le colonel Groussard toujours très bien informé, des supérieurs à Vichy, à Washington ou ailleurs et un Klaus Barbie qui pouvait souhaiter "jouer" avec ce colonel du SR de Vichy en disgrâce mais toujours en liaison avec tout ce que la ville de Calvin comptait d'hommes de l'ombre des différents services secrets en pays neutre ? (On sait qu'après la guerre De Gaulle a proposé un poste important à Groussard, poste que le colonel à la retraite refusa.)
Ce n'est biensûr qu'une hypothèse, mais dans ces deux affaires, les explications données sur le rôle d'Edmée Delettraz ne m'ont pas convaincu.
Merci,
Amicalement,
René Claude |