Bonsoir,
Le 1 juin 1943, Marcel Peyrouton, gouverneur-général de l'Algérie, adresse
une lettre de démission au général de Gaulle. Nos correspondants à Alger ont
pris connaissance de cette missive. Les termes que nous avons mis en bleu
n'étaient pas très lisibles et ne sont qu'une libre interprétation de notre
service de presse.
Mon général,
Considérant que l'union sans arrière-pensée entre tous les Français est
le seul moyen d'obtenir le retrait du CPE et dans le
souci d'en faciliter l'avènement, je viens mettre à votre disposition mon poste
de gouverneur-général de l'Algérie qui me fut accordé sous
contrat premier emploi. Ce faisant, je ne crois pas abandonner tous mes
amis qui, dans des manifestations récentes et unanimes, ont bien voulu exprimer leur mécontentement. Mon geste s'inspire de la
volonté supérieure et désintéressée d'union entre tous les Français décidés
à préserver leurs droits acquis et ce modèle social que
personne ne nous envie.
Je vous demanderai simplement, en tant que Président du Comité
exécutif, d'appuyer auprès des représentants de l'opposition
et des syndicats la demande que je leur adresse de servir en qualité de
capitaine de réserve de CRS
anti-émeutes.
Croyez, mon général, à ma haute considération.
M'enfin Frédérique! Nous allons nous faire sortir par les modérateurs
! Redoutons aussi que François ne dégaine sa plume trempée dans l'encre
rouge vif.
Tout ça c'est la faute à René qui, avec son concours, nous pousse aux
pires excentricités.
Bien cordialement,
Francis.