Je laisse le forum quelques heures, et je vois qu'il a pris feu. Quand je pense qu'Arcole me trouve irritable pour un rien... bref. Il n'y a pas à "comparer" les crimes commis par les GI's et ceux des nazis (motivations fort différentes, à mon avis), à faire de la paranoïa en voyant des néo adorateurs d'Adolf partout (même le gamin qui monte un Panzer IV au 1/35? Les 3/4 des maquettes vendues sur le marche portent des croix noires...), etc... Il est possible pour l'historien de parler des crimes commis par les GI's ou de n'importe quelle armée (hors nazis) sans pour autant avoir l'arrière-pensée nauséabonde de dire: voyez, ils n'ont pas fait mieux... . Si le discours du "qui sème le vent récolte la tempête" est valable dans une certaine mesure, quand on réfléchit bien, on ne peut honnêtement se dire: les Boches ont violé, ben qu'on les viole aussi (sauf si on s'appelle Ilya Ehrenburg), au titre de la loi du talion. Le CEFI s'est "servi" en Italie, de jeunes garçons bien frais et de jeunes filles qui n'avaient rien demandé... et je doute que les viols commis par des Italiens en France aient été légion. Parler des crimes commis par des Français n'est ni "antinational" ni subversif si cela est fait dans un esprit "historien" et non pas dans un esprit tordu (revanchard, comparatiste ou que sais-je encore). Tous les historiens de tous les pays concernés se sont penchés sur ces questions du comportement de leur armée en campagne. J'ai donné (encore une fois, mais chacun sa marotte) l'exemple de l'Italie: un livre vient d'être publié "qui si ammazza troppo poco" (ici on ne massacre pas assez), phrase prononcée par le chef des troupes italiennes en Slovénie. Je ne sais pas ce que vaut ce bouquin (que je vais me procurer) mis il a secoué un peu la Péninsule, puisque les Italiens, comme peut-être les Français, se pensaient "les bons perdants" ("les bons vainqueurs", pour nous), "les braves types". Ils le furent (au niveau de l'individu) et je pense les défendre assez souvent, sur un argumentaire passionné, certes, mais que j'espère (même si je pratique MOI AUSSI la mauvaise fois de temps à autres)être le plus souvent étayé; mais il y eut aussi des salauds, des criminels, dans leur armée (en Yougoslavie occupée surtout). Circonstances atténuantes (soldats italienns capturés et retrouvés émasculés, vidés de leurs tripes et brûlés), ordres supérieurs, ... on dira ce qu'on voudra. Replacer le tout dans le contexte, reconstruire les faits, expliquer par les sources et la recherche, c'est le travail de l'historien. |