Consignes données pour l'établissement des priorités dans la libération des internés en espagne. page 395 du Livre de R. Belot
***L'ordre d'ancienneté s'est très vite corrigé d'une dose -très forte- de priorité accordée aux militaires (et chez ceux-ci, les officiers passant naturellement avant la bleusaille) et aux spécialistes. La consigne est venue du général Giraud lui-même, qui, au lendemain de l'arrivée du 1er convoi à casablanca (mai43), transmet à Malaise un télégramme où il est notamment écrit ceci:
"Très urgent. Général Giraud vous adresse félicitations personnelles pour premier convoi bien arrivé à Casablanca. Stop. Vous efforcerez dans deuxième convoi de réduire au maximum [sic] gens qui ne sont pas utilisables pour l'Armée d'Afrique. Stop. Mettre en priorité officiers subalternes active, élèves grandes écoles et conducteurs d'engin automobiles nécéssaires pour grandes unités équipées à la moderne en Afrique du Nord, dont mise sur pied pour corps expéditionnaire est en achèvement constitution. Stop. (...)"***
On voit bien là, il me semble, que les candidats à la France Libre et à la 1e DFL en particulier n'étaient pas du tout souhaités, puisque cette division ne fit pas partie de la première vague du CEFI, loin s'en faut.
Je continue:
***"Cette consigne ne put être appliquée intégralement sous peine de créer une révolution chez les réfugiés. (qui se mouraient d'impatience et de dysenteries).
Ainsi, pour le convoi du 18 aout 43" (a une date, donc, où il ne serait plus possible de comptabiliser les FL... malin !) "les nouveaux critères suivants ont été appliqués: 1/3 à l'ancienneté, 2/3 composés d'officiers d'active, de spécialistes et le cas échéant, une demande officielle émanant des autorités d'Alger, comme le dit pudiquement Mgr Boyer-Mas."***
(...)
***A partir d'octobre 43, le gaulliste Truelle, chef de la représentation d'Alger en Espagne, imposera le respect de l'ordre chronologique d'arrivée en Espagne.
La constitution de ces listes a été un enjeu considérable. Elles ont été faites et refaites, à l'échelon local, comme au plus haut niveau, déclenchant des négociations à n'en plus finir, provoquant espoir, joie ou colère. C'est un exercice d'équilibrisme risqué dont doit s'acquitter quotidiennement la Mission française."***
etc... etc... je ne peux pas vous recopier les 785 pages de ce passionnant livre.
En tous cas, je me demande encore par quel miracle mon père, parfait anonyme sans relation, est sorti de là-dedans !
Frédérique |