La prise de conscience progressive du contingent. - La Guerre sans nom - forum "Livres de guerre"
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La Guerre sans nom / Patrick Rotman et Bertrand Tavernier

 

La prise de conscience progressive du contingent. de René CLAUDE le lundi 27 janvier 2003 à 10h44

Bonjour,

La diffusion hier soir du documentaire d'A. Gazut sur la guerre d'Algérie m'a fait penser au très beau film de témoignages rassemblés par P. Rotman et B. Tavernier dont est tiré ce livre. Les politiques et les militaires français ont toujours sous-estimé la puissance de réactivité du contingent. Ils pensaient encore, avec cette vieille habitude méprisante consistant à croire les citoyens en armes comme incapables de réflexion, que les gars suivraient et iraient où on leur dirait d'aller sans moufter. Occultée durant des années, l'attitude des appelés et des rappelés face aux "événements d'Algérie" fut loin d'être amorphe, suiviste et uniforme. (Si j'ose dire.) Dans la période qui suit les premiers rappels de réservistes (55/56), des émeutes éclatèrent dans certaines gares; des femmes , des mères de famille se couchèrent sur les voies pour dire leur refus de laisser partir leurs hommes. En lisant les témoignages des acteurs et les compte-rendus des enquêtes de police et des RG, on se rend compte que ces manifestations exprimaient le refus d'hommes insérés dans le vie active de laisser famille et boulot pour risquer de prendre une balle dans un pays qu'ils ne connaissaient pas et où ils ne voyaient pas de raison valable d'aller crapahuter et risquer de se faire flinguer. A vrai dire, pour de nombreux Français, l'Algérie à ce moment-là et contrairement aux affirmations péremptoires des ministres (Mitterrand, Mollet, Lejeune, entre autres), ça n'était pas la France. Si la majorité o fini par accepter de prendre son "tour" en Algérie, c'était surtout pour éviter les ennuis conséquents à un refus de servir politique ou humaniste. Mais avec la durée du conflit et son durcissement, l'opposition idéologique à cette sale guerre, si elle ne toucha effectivement qu'un petit nombre d'hommes qui désertèrent ou objectèrent, influença tout de même progressivement la masse des soldats,lecteurs de journaux et auditeurs des postes métropolitains. Les officiers factieux du putsch de 1961, enfermés dans leurs cercles et leurs illusions impériales, qui jusque là n'avaient jamais vraiment écouté le contingent ont compris, mais un peu tard qu'ils ne seraient pas suivis par le soldat de base. Le contingent resta dans la légalité républicaine quand il ne bloqua pas les tentatives de certains de leurs officiers désireux de rejoindre le coup de chien. (des casernes entières refusèrent de marcher.) En ce début d'années 60, alors que l'Europe vivait son grand boom après la 2e guerre mondiale, ce sanflant conflit en Afrique du Nord leur parut d'un autre temps.
Le livre/film de Rotman/Tavernier et le documentaire de Gazut sont des hommages à ces centaines de milliers d'hommes qui ont fait leur temps de service sans désobéir ni adhérer au pouvoir colonialiste mais qui ont su retrouver leur choix de citoyen quand il s'est agi de dire non aux putschistes qui les avaient totalement négligés dans leurs combinaisons politico-militaires.

Amicalement,

René Claude

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