FFL et américains, des rapports tendus - Engagement d'honneur d'un de la 1ère Division Française Libre - forum "Livres de guerre"
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Engagement d'honneur d'un de la 1ère Division Française Libre / Jules GIRAUD

En réponse à
-1les plats à barbes de la DFL de Laurent Laloup

FFL et américains, des rapports tendus de Leon le dimanche 29 janvier 2006 à 13h13

Voici quelques extraits d'après le journal de guerre de Robert B. l'ami de mon père, qui illustre les rapports tendus entre les Américains et ceux qui s'engageaient dans les Forces Francaises Libres a leur arrivée sur le sol africain:

"Novembre 43

Dans cette période de réorganisation et de réarmement de l’Armée Française, les soirées sont libres. Nous descendons presque chaque soir à Oran, avec nos jeeps. Il y a une telle densité de militaires dans cette ville que, l’alcool aidant, les soirées dégénèrent vite en bagarres. C’est le cas lors d’un bal organisé par les Américains, et animé par un orchestre de prisonniers italiens. Une fois l’orchestre reconduit à son camp, des altercations dégénèrent entre Américains et Français Libres. Les uns armés de revolvers, et les autres de coupe-coupe prêtés par les copains d’un bataillon « indigène », les compliments pleuvent, de part et d’autre ! Nous défilons en chantant « la Marseillaise », et même, pour certains, « l’Internationale ». Les Américains n’apprécient pas. Le commandant de notre compagnie tente de nous calmer mais il se fait traiter de giraudiste et de vichyste-collaborateur. Les Américains reculent finalement devant nos armes blanches. Le lendemain, le logement de notre commandant est « visité » par des Américains, un copain a eu le poignet fracturé en voulant intervenir. Quelques jours plus tard, trois jeunes Algériens sont interpellés alors qu’ils conduisaient nuitamment deux soldats US devant le domicile du général de Larminat et les bureaux de l’état-major pour commettre on ne sait quel forfait".


et aussi:

"La NAAFI (Naval, Army and Air Force Institutes « magasin général britannique » qui ravitaillait les troupes anglaises et françaises. Cet organisme existe encore de nos jours) nous fait parvenir des cigarettes anglaises, des tablettes de chocolat, deux paquets de chewing-gum, deux savonnettes et des allumettes. Nous nous sentons bien entourés, bien équipés, les Anglais sont très chics avec nous. Ils n’oublient jamais que les Français Libres leur ont prêté main forte dans les brûlantes contrées nord-africaines, face à Rommel, le « Renard du désert »."

et encore, légèrement hors sujet

"Bertrand avait un rêve, en quittant la France par les Pyrénées : entrer dans la prestigieuse Aviation. (...) Il est satisfait de ses deux premières épreuves : une composition française sur le thème « L’union fait la force » puis un problème de physique sur le théorème d’Archimède et ses applications. Il doit hélas quitter la table d’examen, renonçant, la mort dans l’âme, devant la difficulté des épreuves de mathématiques. Il « déserte » alors pour rejoindre les Français Libres à Dellys, abandonnant tout son paquetage de l’Armée de l’air. Il rallie clandestinement le centre d'incorporation FL , dissimulé dans un wagon, sur le même convoi que moi - je le saurai plus tard - puis tente sa chance dans l’Aéronavale à Alger. Sa candidature est acceptée. Mais il se rend vite compte qu’il est dans un repaire de giraudistes, qui arborent encore des portraits du Maréchal Pétain dans leurs bureaux et refoulent tous ceux qui portent l’insigne FFL. Il refuse de signer son engagement. Il se tourne alors, obstiné, vers les Forces Navales Françaises Libres. La malchance s’acharne contre lui : il est refusé à la visite médicale sur un diagnostic étrange et contestable de problème de vue. Déçu, il quitte une nouvelle fois précipitamment la caserne pour rentrer définitivement à Dellys où il est finalement affecté comme cuisinier au QG 75 du général de Larminat, grâce à sa qualification d’apprenti boucher dans le civil. Son beau rêve d’aviation s’arrêtait là.
Il faut savoir qu’il régnait alors en Afrique du Nord une belle pagaille. Il arrivait chaque jour des centaines de volontaires, par Londres, par Gibraltar, par le Portugal. Nous étions jeunes, mal informés, peu conseillés. Suivant les ordres impératifs des Américains, les sergents recruteurs isolaient minutieusement les hommes instruits, les ingénieurs, les techniciens, pour en faire des officiers à l’école militaire de Cherchell, en Algérie, et refoulaient inexorablement les autres dans l’Infanterie, autrement dit vers les premières lignes des futurs champs de bataille."

pour en savoir plus

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes