Quelques extraits - MA DERNIERE VIE - forum "Livres de guerre"
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MA DERNIERE VIE / Frédérique LEON GUITTAT

 

Quelques extraits de Leon le vendredi 27 janvier 2006 à 15h45

Lerida (Espagne), 4 février 1943

Il ne reste plus grand chose aujourd’hui du joyeux parisien qui passait en riant le Col de Siguer l’espoir au cœur, il y a trois jours.
Depuis notre capture à Seo de Urgel, nous tombons d’humiliations en désillusions. Notre première nuit en Espagne au cachot du poste de police nous donna un pâle aperçu de ce que serait désormais notre quotidien.
Dès le lendemain matin, nous avons été conduits, menottes aux mains, à Lerida, capitale de la province. Mais ce n’était pas pour y rencontrer le consul de Grande-Bretagne, comme nous l’avions naïvement espéré. Nous avons été introduits brutalement dans une vieille bâtisse au cœur de la ville. Sur le fronton de l’entrée était inscrit : « Seminario Viejo ». Inutile d’avoir appris l’espagnol pour comprendre que ce nom peu engageant indiquait un ancien couvent. Nous avons vite constaté que les prêtres avaient quitté ce lieu depuis longtemps, laissant leur place à des geôliers. Ce que nous ignorions à cet instant est que la charité chrétienne avait aussi déserté cet endroit lugubre.

Casablanca juillet 43

Pour moi qui n’ai connu que les cieux ternes et chagrins de Paris, le ciel bleu du Maroc sera, je crois, pour toujours le symbole de ma liberté.(…) Des centaines de soldats de la Royal Navy et de la marine américaine s’affairent, torse nu, dans la chaleur de l’été. Il règne ici une intense et bruyante activité. Le monde est en guerre et il est sous nos yeux.
(…) J’apprends, car les rumeurs vont bon train, qu’il faut, pour ainsi dire, choisir entre les deux armées françaises : l’armée d’Afrique de Giraud ou celle du général de Gaulle.
(…) Mon choix est fait depuis longtemps. Toutefois, je rencontre pas mal d’obstacles de nature à me faire renoncer à mon projet : interrogatoires plus longs, tentatives d’intimidation, sous-entendus sur mon passage par l’Espagne et sur l’authenticité de ma pénible incarcération. Tout est fait pour tenter de me décourager. Le portrait fané du vieux maréchal me fait tenir bon. Pas question de renoncer maintenant à ce qui me fait garder courage depuis sept mois. Je ne vais pas céder aux arguments mielleux de ce « naphtaline » !
Je m’obstine et l’officier m’inscrit, visiblement à contrecœur, sur la liste des hommes têtus qui seront dirigés vers le centre d’incorporation des Français Libres, à Dellys, en Algérie. En attendant notre départ, nous n’avons pas le droit, nous, de sortir de la caserne.
(…) A Dellys, nous sommes répartis entre la 1re DFL du général Koenig et la 2e DB du général Leclerc. J’opte pour la glorieuse DFL et reçois le fameux insigne en forme de losange, bleu marine à Croix de Lorraine rouge.
(…) Le général de Larminat s’enquiert ensuite rapidement de nos métiers dans le civil, car il a besoin d’éléments qualifiés pour son état-major FFL. Il faut des spécialistes dans cette armée nouvelle, si modestes soient-ils. Trop heureux de pouvoir faire enfin valoir mon unique compétence, j’insiste sur le fait que j’ai mon permis de conduire et que j’exerce à Paris le métier de chauffeur. Je suis en effet, dans le civil, coursier-livreur aux Etablissements Galvez, droguerie parfumerie à Paris. Toute aptitude est visiblement bonne à prendre ! Chauffeur-livreur ? Supposé débrouillard ? Je suis affecté illico comme chauffeur à la compagnie de QG 75, la « compagnie d’Etat-Major du groupement des Divisions Françaises Libres ».

Et pour vous donner un bref aperçu du périple qui commençait, voici un extrait des dernières pages, les « connaisseurs » apprécieront !

Décembre 1945

Le colonel Thuaire tient à ce que je le conduise, une dernière fois, à la gare d’Innsbruck. Il va prendre un bateau à Marseille.
Derniers kilomètres dans notre incomparable berline. Nous ne parlons pas. Nous communions à travers notre silence et nos souvenirs : les neiges de Kabylie et celles du Tyrol, le sable de Hammam-Lif et celui de la plage 262, le Chianti de Sienne, les escaliers de Lyon, les ors du Vatican, la boue des Vosges et la poussière de Toscane…Tout ce qui fut notre vie, ces dernières années, s’évanouira bientôt dans la fumée d’un train au départ.
(…) Il m’exprime sa reconnaissance pour tous ces chemins partagés, ces milliers de kilomètres sur les routes d’Afrique, d’Italie, de France et d’Autriche. Il me remercie encore et me souhaite bonne chance pour le futur que j’ai choisi. Tout est dit. Il emporte avec lui une partie de ma vie, comme je garde en moi mille reflets de notre rare complicité. Nos destins se séparent aujourd’hui mais nos souvenirs resteront alliés pour toujours.

Site a la mémoire de mon père

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes