Première réflexion, la photo de couverture est extraite du film "reconstitution bidonnée" tournée aprés la bataille. La véritable opération a eu lieu de nuit, au cap Nègre, et n'aurait pu être filmée. On a amélioré le look des combattants en leur faisant porter des casques "troupes motorisées" à bourrelet de cuir, plutôt que le véritable Adrian 1926 qui avait été porté lors de l'opération réelle.
Le bouquin contient des détails intéressants, notamment sur la façon dont les intendants d'habillement, recevant des paquetages tout prêts de l'US ARMY, classés par taille, ont préféré dissocier le tout, pour revenir à la tradition des fringues sur étagères, distribuées au pif, ce qui permettait au passage de s'approprier les menues douceurs et gadgets (briquet, couteau) dont étaient munies des dotations américaines.
L'armée américaine avait un code hiérarchique des couleurs inverse de celui de l'armée française. Chez eux, les teintes les plus claires sont pour la troupe, les plus foncées pour les officiers. Avant que les intendants ne s'en avisent, ils ont distribué aux tirailleurs sénégalais des chemises en laine fine, couleur chocolat. C'étaient les joyeusetés de l'armée Giraud.
Parce que l'appartenance est réelle, bien que niée, et le texte recèle des passages révélateurs, sur des attitudes paternalistes à l'égard des arabes, narquoisement sardoniques sur une recrue juive, voire assez déplaisantes sur la cupidité des résistants du midi de la France.
Indéniable vaillance, par ailleurs, beaux faits d'armes de cette troupe d'élite, qui opéra dans des assauts périlleux, et dont l'épopée fait de chacun de ses membres les chevaliers de la table ronde d'une nouvelle aristocratie guerrière. |