Journal de Gœbbels (suite) - L'Allemagne de Hitler - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

L'Allemagne de Hitler / collectif

En réponse à -4 -3 -2
-1Pas l'unique source de Etienne Lorenceau

Journal de Gœbbels (suite) de René CLAUDE le samedi 31 décembre 2005 à 13h01

Bernard Frank a lu le Journal de Gœbbels. Il en parle dans le Nouvel Obs. Extrait de sa chronique du 15 déc. 2005 :
La joie de Goebbels
I. - Et ça a marché !
Il est né en 1897 et il est mort en 1945. Dans sa quarante-huitième année. Il fut chef de gouvernement vingt-quatre heures avant sa mort. Il avait une femme et six enfants. En tant que chancelier du Reich - pas plus de vingt-quatre heures -, sa principale activité est de se suicider ainsi que sa femme, de tuer (ou de faire tuer) ses six enfants : Helga, la fille aînée, qui avait 13 ans, Hilda qui en avait 11, Holde qui en avait 8, Hedda qui en avait 7, Heide qui en avait 5 et puis Helmut, enfin un garçon, qui en avait 10. Tout ça, c'est les Goebbels. A un an près. Je me perds dans les mois. Et ça n'a d'ailleurs pas d'importance. Tallandier, l'éditeur, vient de publier le dernier tome du « Journal » (1943-1945) de Joseph Goebbels, un pavé passionnant, d'ailleurs, de plus de 800 pages. Ça promet. De 1923 jusqu'au suicide, Joseph Goebbels a tenu son journal. A paraître donc, « Journal 1923-1933 », « Journal 1933-1938 », « Journal 1938-1942 ». A-t-il raison de commencer par la fin ? 23-33, c'est la naissance du parti jusqu'à la prise du pouvoir légale de Hitler. 1933-1938, c'est l'annexion de l'Autriche. 1938-1942, c'est la victoire. 1943-1945 : c'est la chute, Stalingrad, etc.
On est forcément pris. Avant, il n'y avait pas de traduction. Et puis, ça n'aurait peut-être pas suscité l'intérêt. Et pourtant, comment devient-on Goebbels ? Le roi de la propagande ? J'avais déjà lu dans une revue belge bien faite des fragments de ce « Journal » sur la même époque, il y a une trentaine d'années. Avec la même fascination. C'est à ne pas croire. Et ça a marché ! Ce mélange de bonne foi. Par exemple, le 7 septembre 1941 (et au hasard) : « Dans l'ensemble, on ne peut parler ce soir d'une situation qui soit franchement critique. Mais je ne crois pas trop non plus que la situation s'améliore aisément. Il nous faut sans aucun doute nous préparer à recevoir encore des coups sévères et le point maximum de la situation critique est encore loin d'être atteint. » Et ça va continuer jusqu'au bout.
Imperturbable. Admiratif devant son Führer bien-aimé. Les derniers mots. « Magda [sa femme] est partie pour Schwanenwerter pour préparer l'arrivée des enfants qui vont s'y installer. Mais, une nouvelle fois, elle a malheureusement trop présumé de ses forces et se trouve maintenant souffrante et alitée. Il ne manquait plus que cela. Le soir venu, après l'attaque des Mosquitos, je feuillette toute une série de papiers privés, qui remontent à l'époque de notre combat politique et qui étaient restés au fond des armoires fortes. Cette lecture éveille en moi une accumulation de souvenirs mélancoliques. On dirait qu'ils m'adressent un salut du loin de ces temps heureux qui ne reviendront plus. » Nous sommes le 28 mars 1945. Dans moins d'une semaine, Goebbels va se tuer, tuer sa femme et ses six enfants. Il est vrai qu'entre-temps Hitler s'est suicidé, la vie ne vaut plus la peine d'être vécue.
En quatrième de couverture, tout est dit. Hitler est épanoui, Goebbels éclate de rire. Ils se promènent au-dessus de Berchtesgaden, Goebbels n'a jamais eu de pied-à-terre. « Les nouvelles en provenance de Stalingrad sont oppressantes. Le Führer se réjouit beaucoup de me voir rester la nuit entière auprès de lui. Il déclare qu'il a beaucoup de choses à me dire et que ma présence à ses côtés le rassure. Cet aveu du Führer me comble de joie. » Le livre coûte 35 euros. Cette édition a été établie par Horst Möller, directeur de l'Institut d'Histoire contemporaine de Munich, et par Pierre Ayçoberry, professeur émérite à l'université de Strasbourg. Il a publié notamment au Seuil, en 1998, « la Société allemande sous le IIIe Reich ». Pourvu que ces deux-là ne lâchent pas la rampe. Et que Tallandier aille jusqu'au bout de sa tâche : de 1945 à 1923.


Et sa chronique du 22 décembre :


Cordialement,

RC

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