Je crois qu'Hitler, une fois la France battue et Pétain installé, n'avait pas/plus besoin d'envahir la Suisse. Il était plus profitable pour le Reich de conserver un espace neutre(alisé) au centre de l'Europe pour des contacts officieux et des transactions économiques. (certains poduits de la technologie helvétique intéressaient les entreprises et l'armée allemande.)
Un signal ? Très vite, le 21 juin 1940, Hans-Ulrich Jost rappelle que le jour de la ratification par la France des conditions d'armistice, le Conseil fédéral organisait une réunion avec les représentants des puissances économiques. (banques, armement, industries pharmaceutiques, optique) afin de relancer les relations commerciales avec le Reich. En tout cas, autre signal côté suisse : la censure fédérale autorisa en juillet 1940 déjà la reprise de la diffusion du Völkischer Beobachter sur le territoire helvétique. La volonté de Pilet-Golaz, qui cédait assez rapidement face aux pressions nazies, et d'une partie du Parlement d'une "normalisation des rapports" avec l'Allemagne est clairement exprimée par cette mesure, alors que la Suisse romande, particulièrement ses régions frontalières, est encore choquée par la défaite des armées françaises. Les témoignages rassemblés par les équipes de la série sur les Suisses en guerre (prod. F. Gonseth et SSR) expriment ce choc et le désaroi qui suivit : les Suisses eux aussi croyaient l'armée française invincible. Cette même Suisse romande qui sera plutôt bienveillante à l'égard du régime de Pétain, du moins ses autorités et représentants des corps constitués. Pas simple à comprendre non plus la guerre depuis la Suisse !
Cordialement,
RC |