Comme dans son livre, F. Calvi consacre une partie de son docu à l'organisation Gehlen du nom du général allemand commandant les Fremde Heere Ost sur laquelle seront bâtis les services secrets ouest-allemands quelques années plus tard.
Mais cette machine à blanchir les nazis - près d'un tiers des agents recrutés étaient coupables de crimes de guerre et pour certains de crimes contre l'humanité(*) - ne faisait pas l'unanimité chez les jeunes employés de la CIA. Un vétéran de l'agence affirme que l'organisation Gehlen était en réalité peuplée d'agents incompétents (il parle de travail bâclé et contre-productif sur le terrain de la guerre froide !) et dont le passé nazi offrait aux Soviétique un levier idéal pour les faire chanter, ce qu'ils firent dès leur recrutement par Gehlen.
En résumé, toujours selon ce vétéran de la guerre secrète, l'organisation Gehlen était constituée d'agents moralement indéfendables, incompétents et souvent doubles puisqu'ils avaient été retournés par les services soviétiques qui utilisèrent leur passé nazi.
Curieuse application du fameux pragmatisme américain si souvent évoqué pour expliquer l'emploi d'individus indéfendables...
RC
(*) Les services américains CIC et CIA le savaient précisément. |