Bonsoir à tou(te)s,
Il est bien difficile de se forger une opinion sur "l'affaire Guingouin" qui secoue actuellement le landerneau politico-historien.
Alain Guérin dans sa monumentale "Chronique de la Résistance" ne consacre pas moins de 16 pages à "l'affaire". L'ouvrage est, me semble-t-il, le plus précis dans l'analyse des conjonctions de forces qui faillit entraîner la mort de Guingouin. Un extrait :
*** Les dirigeants du PCF durant la clandestinité puis durant la gloire de l'après-guerre ne pardonnent pas à Guingouin de les avoir mis devant l'exploit accompli et ils s'acharneront d'autant plus qu'en période d'anti-tisme la réputation de "Tito limousin" n'arrange rien. D'anciens collabos vont profiter de la solitude de Guingouin pour en faire le bouc émissaire de leur rage anti-épuration et ils s'acharneront d'autant que le pouvoir en place les comble de faveurs amnistiantes en raison de la "guerre froide". Certains résistants de droite ou résistants ayant des comptes à régler avec les communistes s'obstinent à voir en Guingouin le maquisard rouge à la mitraillette entre les dents. Enfin des politiciens locaux de la SFIO très anticommunistes ont une revanche à prendre sur le Guingouin symbole d'une Résistance à laquelle ils n'ont guère participé... Tout cela fait beaucoup d'ennemis pour un seul homme que sa célébrité (méritée) et ses états de service (considérable) poussent parfois à l'exagération et à des excès de narcissisme guerrier. *** (*)
Bien cordialement,
Francis.
(*) Alain Guérin, Chronique de la Résistance, Editions du Club France Loisirs, page 1.122. |