Probablement mais enfin... - De Gaulle et Giraud - forum "Livres de guerre"
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De Gaulle et Giraud / Michèle Cointet

En réponse à -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Nogues Roossevelt de Ralph de Butler

Probablement mais enfin... de Etienne Lorenceau le samedi 15 octobre 2005 à 23h15

General Noguès, Roosevelt et Mohammed V. Les ficelles derrieres l'accord Clark Darlan etc...

traduit de As he saw it par Elliott Roosevelt p 88 et 109


Dimanche 17 janvier.
Juste a midi le jour suivant [ce dimanche la], les premiers invites arrivèrent. Il s’agissait du général Noguès, le résident général à Rabat, le général Patton et le général Wilbur. Wilbur faisait partie du staff de Patton; il avait été ajoute pour servir d’interprète, ce qui s’avéra inutile. Papa parlait couramment le français et il discuta longuement avec Noguès sans la moindre aide.
Noguès et Patton pour deux généraux qui a peine quelques semaines plus tôt s’étaient livre a de durs combats sur les plages du Maroc français, étaient d’une affabilité surprenante l’un vis a vis de l’autre. C’était plus que cela: ils étaient tous deux des soldats professionnels qui n’envisageraient pas de prolonger leur animosité au delà du champs de bataille. De fait aucun des deux n’étaient des politiques au delà du sens le plus général du mot. Chacun agissait sur ordres, Patton –heureusement pour nous- de façon beaucoup plus efficace que Noguès. Noguès avait pour ordre de résister, il résista; par la suite les ordres arrivèrent de cesser la résistance et il cessa. Nouveau patron maintenant. En ce qui concernait Papa, il s’agissait essentiellement d’une visite de courtoisie. Il y avait cependant un autre aspect: cet homme Noguès avait été cite par le Premier Ministre [Churchill] comme une des raisons de la difficulté qu’il avait a faire venir de Gaulle a Casablanca. Noguès –diplômé de Saint Cyr, l’Académie militaire française, soldat professionnel et administrateur colonial, un homme qui voulait simplement recevoir des ordres clairs et intelligibles et qui fut par la suite abandonné- se trouvait au centre d’une dispute de première importance. De Londres comme il nous le fut rapporte par Churchill, de Gaulle insistait pour que son compatriote et camarade officier Noguès soit emprisonne sur le champs pour fait de collaboration ; emprisonne en attente de jugement. Cependant ici au Maroc français, comme nous le savions, le Général Patton (encore récemment son ennemi et combattant acharne) insistait pour que Noguès soit maintenu dans sa position actuelle. Plus tard Patton allait même déposer un rapport vigoureusement partial en faveur de Noguès ; il était convaincu que l’influence de Noguès sur le Sultan du Maroc et sur la population autochtone pourrait se révéler très utile a nos forces armées, pendant tout le temps ou nous utiliserions ce pays comme base d’opérations.
En cette chaude journée de dimanche après midi lorsque Papa posa des questions au français au sujet des habitants du Maroc et des mesures à prendre pour améliorer leur condition, celui-ci resta de marbre. Il ne s’était jamais donne la peine d’imaginer les réponses a ces questions ; elles ne lui avaient jamais été posées auparavant. Il connaissait pourtant au centime près quelle richesse on pouvait exporter du pays et au sou près combien les marocains pouvaient être soigneusement exploités. Noguès avait, aux dires de Patton, le Sultan a sa botte et ce depuis des années. Noguès ne voulait rien d’autre si ce n’est l’y maintenir. Apres que Père ait eu l’occasion de rencontrer et de s’entretenir avec cet objet de l’animosité de de Gaulle et que les généraux soient partis : Rappelle moi que le sultan doit venir dîner un soir, Elliott, dit mon père. Demande à Murphy ou à quiconque le sait quel est le protocole en la matière. Ce Noguès… il n’est pas à considérer… »
[Entrevue avec Giraud]

P 109 Vendredi 22 janvier
« Pas de cocktail avant le dîner ce soir et pas de vin a table, pas de porc. Le sultan fils de la vraie foi, était notre invité.
Il vint avec son jeune fils, le Prince héritier, son Grand Vizir, et son Chef du Protocole, tous magnifiquement habilles d’amples robes de soie blanche, et porteurs de cadeaux : deux bracelets d’or et une haute tiare d’or pour Mère. Un coup d’oeil a la tiare et père me gratifia d’un long visage imperturbable ponctue d’un clin d’oeil. La même pensée traversait notre esprit : l’image de Maman présidant une ceremonie officielle a la Maison Blanche avec cet objet imposant perche sur sa permanente.
Avec le Sultan a la droite de pere et Churchill a sa gauche, le diner commenca. Le Premier Ministre aborda le diner avec le meilleur esprit – de Gaulle nous annonca-t-il etait arrive ce midi et avait deja dejeune avec Giraud et avait rendu visite a Mirador. Mais au fur et a mesure de la conversation, Churchill devint de plus en plus désagréable. Quel était le probleme. Papa et le Sultan avaient une discussion animée sur la richesse du Maroc francais en ressources naturelles et les abondantes possibilités pour leur développement. Ils passaient un tres bon moment, leur francais –pas la langue préférée de Monsieur Churchill- couvrant facilement la question de l’élévation du niveau de vie des Marocains et – le point – comment ceci nécessairement supposait qu’une part importante des richesses demeurent dans les frontieres du pays.
Le Sultan exprimait un désir ardent d’obtenir la plus grande aide possible pour que son pays bénéficie des standards modernes d’éducation et de santé publique.
Pere indiqua que pour y parvenir, le Sultan ne devait pas autoriser des interets exterieurs d’obtenir des concessions qui assecheraient les ressources du pays.
Churchill faisait des efforts pour changer de sujet.
Le Sultan, renouant le fil, souleva la question de ce que le conseil de Pere couvrait concernant le nouveau gouvernement de la France. Pere, tout en mettant sa fourchette en equilibre, fit remarquer de facon encourageante que la scene de l’avant et de l’apres-guerre serait évidemment tres différente notamment en ce qui concerne la question coloniale.
Churchill toussait et essayait de rentrer dans la conversation avec des sujets differents.
Poliment le Sultan s’enquit plus specifiquement de ce que Pere entendait par ‘tres differente’ ?
Pere, laissant tomber une remarque sur les relations passees entre les financiers francais et britanniques associes dans des syndicats auto-perpétués dans le but de draguer les richesses des colonies, s’aventura sur le terrain de possibles reserves pétrolières dans le Maroc français
Le Sultan avec insistance s’appesantit, se déclarant décidemment favorable au développement de toute nouvelle possibilité de ce type, en en conservant les fruits ; ensuite secoua la tête en déplorant le manque de scientifiques bien formés et d’ingénieurs parmi ses compatriotes, ainsi que de techniciens capables de développer de tels champs sans assistance
Churchill se bougeait mal à l’aise sur sa chaise.
Perec suggéra doucereusement que les ingénieurs et scientifiques Marocains pourrait naturellement être formes et entraînés dans une sorte de programme d’education reciproque avec, par exemple, quelques unes des plus grandes universites aux Etats Unis.
Le Sultan opinait. Si l’étiquette l’avait permis, il aurait pris des notes, des noms et des adresses d’Universite à l’instant et sur place.
Perec poursuivit, en jouant avec son verre d’eau. Il mentionna qu’il serait facilement possible pour le Sultan d’engager des sociétés -des sociétés américaines- pour réaliser le programme de développement qu’il avait en tête avec de simples paiements d’honoraires ou de commissions. Un tel accord, insista-t-il, aurait pour avantage de permettre au gouvernement souverain du Maroc français de conserver un contrôle considérable sur ses propres ressources, d’obtenir la part principale de tous revenus provenant de ce type de ressource et, bien sur, d’en prendre a terme le contrôle absolu.
Churchill se mouchait tentant de ne pas prendre part à tout ceci.
Ce fut un dîner très plaisant, tout le monde, à l’exception d’une seule personne, passant un merveilleux moment. Alors que nous nous levions de table, le Sultan assura Perec que, sur les talons même de la fin de la guerre, il présenterait une pétition aux Etats Unis pour leur aide dans le développement de son pays. Son visage était illumine : un nouveau futur pour mon pays… »

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