Je ne suis pas toujours d'accord avec Annie L-R, loin s'en faut, mais en tant qu'enseignante je n'en ai entendu dire que du bien et je mets en garde contre la démarche d'interdit professionnel qui conclut le post d'un Nicolas emporté par son élan.
J'ignore les qualités pédagogiques d'Annie Lacroix-Riz, comme j'ignore celles d'un Bruno Gollnisch - car, au final, tous deux nient/atténuent/justifient les atrocités commises par les régimes dont ils se réclament. Le problème n'est pas là. Il porte sur la présence, à la Fac, de taupes négationnistes, pro-nazies ou pro-communistes. Je ne peux pas d'un côté me féliciter de l'exclusion de faurissoniens de l'Université ou du CNRS et me la fermer sur le maintien en poste de leurs équivalents staliniens.
Quant au Diplo, il a ses limites, raison de plus pour ne pas en rajouter. Ce qu'il y a de moche à Cuba est dû en partie à l'embargo américain auquel, que je sache, la France ne s'est pas plus associée qu'à la guerre d'Irak, et le tiers-mondisme du journal l'a précisément amené plus d'une fois à taper symétriquement sur les "deux grands" si mal nommés.
Non, le Diplo a clairement tapé sur les Américains - parfois à raison, d'ailleurs - mais a généralement épargné les Soviétiques. Simple exemple, leur numéro spécial sur la Guerre froide que j'ai commis l'erreur d'acheter :
Pratiquement tous les articles sont anti-américains : les Etats-Unis organisent des putschs en Asie et en Amérique latine, balancent des gaz toxiques en Corée, subissent un désastre au Vietnam, manipulent l'ONU au cours de la crise des missiles cubains, supportent des dictatures fachos, défendent l'Apartheid, cherchent à imposer les euro-missiles au risque de causer la perte de l'Europe, montent tout un scénar' propagandesque sur la Guerre du Golfe.
Et en face, les Soviétiques imposent une
"souveraineté limitée pour la Hongrie", se regèlent après Prague, subissent un
"échec" en Afghanistan, sont aux prises avec le
"labyrinthe polonais".
Il est facile de déduire dans quel camp, quinze ans après la chute du Mur de Berlin, se situe le magazine.
Mais si encore le Diplo s'était contenté de sa coutumière partialité... Car le plus grave est d'avoir repris le vieux bobard de la propagande soviéto-chinoise des années cinquante, dissipé depuis, à savoir que les Américains auraient usé d'armes bactériologiques en Corée :
Oh, bien sûr, cette fois le bobard s'affiche sous un vernis universitaire. L'ennui est que cet avatar "scientifique" de la propagande communiste a été réfuté depuis déjà quelques années :
Les deux universitaires américains reconnaissent d'ailleurs qu'en vingt ans de recherche, ils n'ont pas retrouvé le moindre document américain établissant leurs dires. En réalité, leurs pièces sont d'origine chinoise et nord-coréenne. Le pays de Mao, et celui de Kim Il Sung.
Coïncidence fâcheuse, le
Monde Diplomatique est encore à utiliser, dans ce numéro spécial, les services du faussaire pro-soviétique Wilfrid Burchett, déchu de sa nationalité australienne pour trahison et ayant gagné, grâce à Fidel Castro, la citoyenneté cubaine. Or, Burchett est l'un de ceux qui ont propagé le bobard de la guerre chimique américaine en Corée au plus fort de ce conflit :
