Nous touchons ici une bataille de semantique (parfois indecente compte tenu du sujet) entre historiens sur un vrai drame humain d'une echelle inconnue jusqu'alors.

Edouard Husson fait reference aux Einsatzgruppen qui massacrerent les juifs et les commissaires politiques communistes derriere les lignes de front. Ces executions sommaires en masse etaient tellement atroces qu'elles ebranlerent jusqu'a leurs auteurs eux meme puisque Himmler lorsqu'il en vit une se trouva mal et exigea par humanite (sic !!!) que les femmes et les enfants soient amenes la dans des camions prepares specialement (ce furent les premiers gazages).
Si l'on parle des Einsatzgruppen, Monsieur Husson aurait du se souvenir qu'ils existerent avant meme l'ouverture du front russe. Ils commencerent des l'Anschluss. continuerent avec l'invasion de la Tchekoslovaquie et de la Pologne. A telle enseigne que, deja, l'Amiral Canaris en fit grief a Keitel, fin 1939, au pied du train special de Goering lui indiquant que les Einsatzgruppen marqueraient historiquement la Wehrmacht d'infamie. Une prophetie interessante.
Les Einsatzgruppen d'alors devaient coordoner leur action avec la gendarmerie en campagne sous l'autorite d'Heydrich. Comme celui ci se trouvait dans son avion de chasse (deja), il avait delegue aupres d'Himmler pour cetgte tache son jeune assistant et ami personnel Walter Schellenberg. Ce dernier en fait une relation biaisee dans ses memoires. Il evite notament de mentioner que le docteur Kersten (medecin personnel d'Himmler) se trouvait dans le meme train special que lui (celui d'Himmler). Ceci lui permet de faire remonter sa rencontre avec Felix Kersten a Aout 1942 et d'utiliser par la suite les temoignages de Kersten pour le blanchir de toute participation a l'extermination de personnes juives. Il mentira aussi a Nürenberg en disant dans un temoignage qu'il n'a fait que prendre les minutes des negotiations entre le Quartiermaster Wagner et Heydrich, et en admettant dans un autre temoignage que le patron de la Gestapo ayant echoue dans ses negotiations, c'est lui Schellenberg qui fut envoye et obtint tout ce que son chef (a l'epoque) n'avait pas obtenu de l'armee.

Les historiens devront trancher dans l'ambiguite qui flotte sur le terme "extermination". Ne concerne t il que les camps ou inclue-t-il les massacres perpetres par les Einsatzgruppen. La publication des chiffres concernant les atrocites nazies sont affectes par cette distinction. On peut cependant dire que l'immensite des massacres est etablie que l'on inclue ou non les meurtres des Einsatzgruppen.
Il me semble qu'associer les chiffre ne renforce pas l'horreur de ces massacres nazis. Il me semble au contraire que les distinguer montre comment de massacres armes, au nom d'une pretendue lutte contre les partisans, on est passe a une eradication systematique d'autres civils contre lesquels le terme de partisan ne pouvait s'appliquer meme avec la plus mauvaise foi. Il n'y a pas de difference de nature quant a l'intention, il n'y a que deux differences: les cibles (population egalement civile mais hors de tout contexte ou alibi militaire) et les methodes (gazages au lieu de fusillades).
Le fait que l'extermination systematique commence avec l'operation Reinhardt (Chelmno, Sobibor, Treblinka) avec la conference de Wannsee puis continue avec Auschwitz..., ne saurait faire oublier les massacres des Einsatzgruppen qui les ont precedes puis accompagnes.
Je ne saurais naturellement objecter quoique ce soit aux familles des victimes quand a l'atrocite, l'injustice et l'inanite commune a ces massacres sous quelle forme que ce soit.