Puisqu'on en est à montrer des jeeps, voici celle qui fut mienne de 1984 à 1996. Avec elle, j'ai connu Omaha et Utah Beach, et aussi les plages du débarquement de Provence.
Je l'avais appelée "Sue Ellen", parce que comme l'héroïne du feuilleton DALLAS, elle picolait pas mal! Seize litres aux cent avec le carburateur américain Carter d'origine, ça descendait à 12 litres avec le carbu Solex, mais ça n'avait plus la même pêche.
J'ai donc bien connu les "Douze plaies des Jeeps"; siège inconfortable et espace minimum (non réglable) pour le conducteur, tenue de route dangereuse sur chaussée mouillée, freinage faible, voire nul en frein de parking,
direction imprécise, rayon de braquage trop grand, essuie glace symbolique, vapour lock par temps chaud.
De plus, et si l'on conduit la Jeep dans sa configuration d'origine, il faut savoir qu'elle n'avait pas de clé de contact, et que le seul antivol, c'était d'emporter la tête de delco dans sa poche, que le démarreur était AU PIED, ce qui rendait le démarrage en côte aléatoire et acrobatique, le moteur en 6 V démandait à être stimulé par une grande accélération pour vraiment se lancer. En 6 V. l'éclairage était évidemment faiblard, et les tétons d'éclairage du tableau de bord ne risquent pas d'éblouir par leur luminosité.
Mais bon, telle qu'elle était, c'était la voiture de la Libération, le chariot du père noël, en ce bel été 1944 où je l'ai découverte, chargée de types sympas qui lançaient au passage plein de bonne choses.
Une sacrée gueule de voiture de héros. Magnifiée par le film, la chanson, la bande dessinée, le dessin animé.
Il n'en a existé que 650.000 made in USA, plus une trentaine de mille made in France. Mais je crois bien qu'elle est restée la voiture la plus célèbre du monde.
"Ma" Sue Ellen a refait sa vie à Chambéry, avec un acheteur sympa, qui lui a conservé son nom. Je la regrette encore (snif) |