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Freefrench / Jacques Ghémard

En réponse à
-1Radicofani June 1944 de Claudio Biscarini

un décor médiéval pour une guerre "moderne" de Jacques Ghémard le dimanche 01 mai 2005 à 15h57



Bonjour,

Yves Gras, dans "La 1ère DFL" nous raconte cette bataille à partir de la page 308 :

Pendant que se déroulent ces combats sur le Calcinajo, dans la vallée, sur la via Cassia, la 1ère brigade attaque Radicofani. Dès le lever du jour, le 1er BLE a occupé Torre Colle que les Allemands ont abandonné pendant la nuit. Devant lui, à 2 kilomètres vers le nord, il découvre le village. Ses maisons s'étagent autour d'un piton qui domine tout le paysage et que surmonte, à la cote 896, une haute terrasse rocheuse aux parois verticales. A son sommet se dresse, très haut, très étroit le vieux donjon carré d'un château du xvie siècle qu'on aperçoit à dix lieues à la ronde, la "penna" de Radicofani.

Les Allemands tiennent solidement le bourg dont la populadon a été évacuée. Le 2e bataillon du 67e régiment de Panzergrenadiere a installé son point d'appui principal à l'entrée même du village autour d'une grande bâtisse aux murs épais et aux fenêtres du rez-de-chaussée protégées par des grilles de fer forgé, la "maison à arcades", un ancien rendez-vous de chasse des Medicis. La position est défendue par une douzaine de mitrailleuses lourdes ou légères et deux canons de 75 PAK qui tiennent sous leur feu l'axe de la route. Trois chars "Panther", servant d'artillerie mobile, renforcent la défense. Ils évoluent sur la route, débouchant brusquement des virages, tirant, puis se repliant avant la riposte. Le major Radgens, qui commande le secteur et le 2/67° régiment, a établi son PC au premier étage de la maison à arcades. De ses fenêtres, on peut voir vers le sud la longue plaine de la Paglia couverte de brouillard et, tout près, sur 4 ou 5 kilomètres, la via Cassia qui, s'élevant de virage en virage jusqu'à Radiwfani, émerge de la brume pour suivre une ligne de crêtes entièrement découverte.

C'est par cette route truffée de mines, en pleine vue des observatoires allemands auxquels aucun de ses mouvements n'échappe, que le groupement blindé de la 1ère brigade, aux ordres du lieutenant-colonel Simon, s'approche prudemment du bourg, en s'arrêtant tous les cent mètres. L'artillerie ennemie est active et ses tirs de harcèlement d'une redoutable précision.

Deux chars ont été repérés au creux d'une dépression de la route. Ce sont des Panther, faciles à identifier à leur longue silhouette basse et à leur interminable canon de 88. Un TD du 8° RCA monte doucement sur une éminence en la contournant. Parvenu en dessous de la crête, il avance à défilement de tourelle, lâche trois coups de canon et recule aussitôt. L'un des chars est atteint. Le TD recommence sa manaeuvre un peu plus loin. Au premier obus qui frôle la tourelle, l'équipage saute hors du Panther et s'enfuit dans la campagne. Le char, intact, sera récupéré au crépuscule. Un troisième Panther qui se trouvait en arrière se retire et disparaît.

La voie est libre. Les éléments de reconnaissance du 8° RCA s'engagent dans la dernière ligne droite. Les premiers scout-cars sont à 250 mètres de la maison à arcades lorsque, du village silencieux, un feu violent est ouvert soudain sur la colonne blindée. Plusieurs voitures flambent. Des Sherman américains déboîtent sur la droite; l'un d'eux saute sur une mine ; d'autres s'embourbent. Le colonel Delange fait alors avancer l'infanterie.

A 9 heures, le 1er BLE se déploie et manaeuvre pour aborder Radicafani, pendant que le 22e BMNA, partant de la Madona dalle Vigne, contourne largement le village par l'est. L'artillerie assomme la position du feu de tous ses canons pendant un quart d'heure, aveugle le donjon par des fumigènes, puis tire en appui direct sur la maison à arcades. Au même moment un violent orage éclate sur Radicofani ; les éclairs. et le tonnerre se mêlent à la canonnade. La 3° compagnie est chargée de donner l'assaut. Son chef, le capitaine Carré de Luzançais, dit de la Hautière, est blessé au début de l'action. Son attaque piétine. Quatre Breda de 20 mm, de véritables petits canons, qui défendent la maison à arcades, bloquent les assaillants. A 14 h 30, le commandant de Sairigné engage les deux autres compagnies pour déborder le village par l'ouest et par l'est.

La résistance des Allemands est vigoureuse. Les légionnaires et les tirailleurs algériens du bataillon parviennent à forcer les défenses extérieures. Le combat se poursuit dans les rues et les maisons. A la 3° compagnie, le sous-lieutenant Poirel et six légionnaires de sa section réussissent à pénétrer dans la maison à arcades par une ouverture latérale qui n'est pas grillagée. Ils pourchassent les défenseurs de salle en salle jusqu'à la cave et, bientôt rejoints par le reste de la section, ils capturent quatre-vingt-douze prisonniers. Parmi eux, un Français de la Milice qui servait l'une des Breda ; sur lui on trouve une lettre venue d'Agen. Le major Radgens s'est réfugié dans les combles. Quand on le retrouve, il s'est suicidé d'une balle dans la tête.

Les autres , unités du bataillon réduisent une par une toutes les résistances. Le donjon est pris par la section du sous-lieutenant Jullian qui escalade le piton par un sentier abrupt, taillé dans les parois rocheuses et capture les occupants. Dans une salle du donjon, une fresque un peu effacée par le temps représente les Français et les Siennois défendant le château fort de Radicofani contre Florence en 1555; on les voit déverser des paniers remplis de pierres sur les assaillants et en assommer d'autres à grands coups d'épée. Au-dessus, une inscription en latin rappelle cet événement : "Les défenseurs de la forteresse de Radicofani sous le chef magnifique Octaviano de Octavinis ayant reçu un renfort cent cinquante fantassins conduits par Jules de Vienner mettent en fuite les soldats du duc de Côme."

A 1? heures, Radicofani est entièrement conquis. Les Allemands se sont repliés en abandonnant sur place une partie de leur matériel et de leur armement. De nombreux tués jonchent les rues et les salles de la maison à arcades ; cent quinze Allemands au total ont été faits prisonniers. Les légionnaires et les tirailleurs algériens nettoient le village en explorant les maisons avec d'autant plus de conscience qu'ils espèrent y trouver du vin et des victuailles.

Pendant la journée, à l'est de Radicofani, le 22° BMNA s'est emparé des hauteurs qui relient le bourg au Monte Calcinajo. Ses trois compagnies, largement déployées, ont atteint la route sous les tirs d'artillerie et d'automoteurs qui couvrent le repli des Allemands. Sous l'un d'eux tombe le capitaine Mézan, tué par un obus de plein fouet au carrefour de la Madona dalle Vigne. Avec lui disparaît une des figures les plus typiques de cette petite société fermée que sont les FFL. Echappé du Maroc en avion, il avait rallié la France libre à Gibraltar et, depuis, on le voyait toujours à l'avant au combat, toujours ganté de blanc, baroudeur intrépide et intransigeant, au regard direct, au franc parler, railleur, à la mine insolente. Il avait l'air d'un seigneur et il était un seigneur.

En fin d'après-midi, les Allemands lancent une vigoureuse contre-attaque contre le 22e BMNA et le 1er BLE. Elle est stoppée par une intervention massive de l'artillerie divisionnaire et des chars. L'ennemi se retire avec des pertes sévères sans avoir pu aborder les positions françaises.

La résistance allemande à Radicofani, plus forte que celle qu'on a constatée sur les lignes de recueil précédentes, est brisée. La division occupe solidement, au soir du 18 juin, les crêtes qui contrôlent la vallée de l'Orcia. La route de la Toscane était ouverte. Le donjon de Radicofani autour duquel s'étaient concentrés, plusieurs jours durant, les efforts de la 1re DFL, venait s'ajouter aux autres paysages qui avaient, pendant un temps, borné l'horizon des FFL et fixé leur obsession : les pentes de l'Engiahat, la Ghouta de Damas, les sables de Bir Hakeim, le piton de l'Himeimat, les rives du Garigliano.


Amicalement
Jacques

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