Un contexte - L'étrange voyage de Rudolf Hess - forum "Livres de guerre"
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L'étrange voyage de Rudolf Hess / Martin Allen

En réponse à
-1Un livre passionnant de René CLAUDE

Un contexte de René CLAUDE le mercredi 13 avril 2005 à 13h28

Pour parvenir à bien saisir le contexte stratégique et géopolitique dans lequel Rudolf Hess effectua son vol vers l'Ecosse dans le nuit du 10 mai 1941 et pour en comprendre les causes, Martin Allen a pris connaissance des plus récents ouvrages traitant de la politique hitérienne à l'Ouest de 1936 à juin 1941.
L'ouverture d'archives britanniques concernant l'affaire Hess lui a également offert des éléments nouveaux pour proposer une synthèse originale.

Avant de relater la genèse d'une intox par les services secrets britanniques - le SO1, chargé par Churchill de la guerre psychologique contre Hitler -, l'auteur fait l'historique des multiples tentatives initiées par le maître de l'Allemagne, mais aussi par des éléments allemands et neutres, pour parvenir à une instaurer une situation d'apaisement ou de paix armée avec l'Angleterre. Cette paix devant permettre à Hitler de lancer sa politique de conquêtes continentales à l'Est.
(Au début de son étude, Allen fait un résumé de l'influence du savant pangermaniste Haushofer qui eut Hess et Hitler comme élèves attentifs puis comme disciples. Sa thèse de la nécesaire poussée allemande à l'Est est au cœur de sa pensée géopolitique.)

Analysant les essais (et les échecs) de Weissauer, Dahlerus, De Ropp, de la SS (Schellenberg), Martin Allen nous fait comprendre que le dictateur n'a pas toujours eu un coup d'avance politico-stratégique sur ses ennemis, loin de là, et qu'il fut forcé de changer de registre, d'improviser. Contrairement aux affirmations hyperintentionnalistes, il subissait l'influence de certains de ses ministres et conseillers. Ribbentrop, par exemple, qui croyait encore en 1939-40 que les élites britanniques, par anticommunisme, resteraient bienveillante à l'égard de la politique agressive du Reich, alors qu'avec la disgrâce du duc de Windsor, la tolérance, voire l'espèce de sympathie qu'éprouvait l'aristocratie anglaise entre 1933 et 1937 pour Hitler avait cédé la place à une ligne beaucoup plus dure (Chamberlain en tête). L'Anschluss, les Sudètes et l'attaque de la Pologne avaient fait basculer la perception des dirigeants britanniques de la réalité du nazisme. Pour entrer en matière sur un apaisement éventuel et un traité, ils exigeaient d'Hitler des faits incontestables qui auraient prouvé une réelle volonté de réinstaurer la paix.

Quand Hitler apprend que Winston Churchill est appelé au Cabinet de Guerre, il est ébranlé et doit s'asseoir. Il comprend que c'est la guerre dure qui entre en scène avec le vieux lion :
Toutefois, l'évolution de la situation en Grande-Bretagne devait réserver à Hitler une mauvaise surprise : peu après la déclaration de guerre britannique, il apprit que Winston Churchill était nommé à la têt de la marine nationale et faisait partie du cabinet de guerre. Un témoin oculaire a rapporté que, lorsqu'il apprit la nouvelle, Hitler se laissa tomber sur la première chaise venue et dit d'un air las : "Churchill au cabinet. Cela veut dire que la guerre a vraiment commencé. Maintenant nou sommes en guerre contre l'Angleterre. (p.71-72)

Ebranlé, le dictateur va relancer ses offres de paix. (Dahlerus). On le voit, le Führer n'a pas systématiquement l'initiative et il doit modifier sa stratégie au coup par coup.
Martin Allen précise qu' Hitler, en revanche, n'a jamais renoncé à son projet d'apaisement :
Entre l'été 1939 et l'été 1941, le gouvernement britannique fut assailli d'offres de paix allemandes. Un grand nombre peuvent être écartées, car elles n'émanent pas de hauts responsables. L'auteur distingue trois strates dans ces propositions :
1. Les suggestions jugées sans poids car émanant de ressortissants de pays neutres ou de diplomates allemands de rangs subalternes.
2. Les suggestions émanant de personnalités neutres (roi de Suède) ou de personnalités allemandes haut placées et en bien en cour (Otto Gessler).
3. Les propositions émanant d'Hitler en personne.

Seules les deux dernières catégories de propositions de paix retinrent l'attention du secrétaire au Foreign Office et du Premier ministre. Et Allen d'ajouter :
Chaque fois qu'une tentative échouait ou commençait à s'embourber, une nouvelle était tout de suite lancée par un autre canal pour la remplacer, créant ainsi, à compter de l'été 1939, une chaîne presque ininterrompue d'initiatives de paix.
(...)Durant l'été 1940, on comprit que cette médiation pour la paix voulue secrètement par Hitler était chez lui le signe d'une faille psychique profonde que l'Angleterre pouvait exploiter, avec ruse et talent, au détriment de l'Allemagne.

(p.81)
Et c'est cette faille que les spécialistes du SO1 vont explorer et élargir...

A suivre.

Cordialement,

RC

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