Bonsoir,
Romain Gary fut en effet un écrivain régulièrement maltraité sous son nom (en fait déjà un pseudo) par une critique qui le considérait comme un dinosaure gaullien, un ringard, un original à la vie privée agitée et aux coups de tête trop farfelus pour être pris au sérieux. En revanche, il eut un lectorat plutôt fidèle, avec des variations dans les ventes comme tout auteur qui dure. Il aura fallu le "coup" Ajar pour que son talent littéraire et l'originalité de son style (de ses styles) soient à nouveau reconnus par la profession. Avec la création habile et dangereuse du double masque : un auteur fictif - son petit-neveu - qui signait lui-même sous un pseudo, il parvint à faire s'extasier toute la critique francophone en publiant trois romans fulgurants sous le nom d'Ajar. Un constat s'imposa, Gary avait un gros talent. Jusqu'à la fin de sa vie - il choisit d'y mettre un terme -, il ne se reconnut qu'une vraie famille historique : celle des Compagnons de la libération, une attitude qui lui valut des sarcasmes dans les années 60 et 70.
Ses héros, outre le Connétable, étaient Jaurès, Hugo, Diderot.
La bio de Myriam Anissimov lu rend un bel hommage critique.
Bien cordialement,
RC |