Post scriptum à Nicolas Sarkosy - Réplique à l'amiral de Gaulle - forum "Livres de guerre"
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Réplique à l'amiral de Gaulle / Collectif

 

Post scriptum à Nicolas Sarkosy de Jacques Ghémard le mercredi 20 octobre 2004 à 15h27

Bonjour,

Je trouve à cette adresse une lettre qui me semble émaner d'un homme peu informé : Jacques Le Groinec, co-auteur de la "réplique à l'Amiral".

Il plaide dans cette lettre le "ils ne savaient pas" ce qui me semble irrecevable. Même si évidement bien des exécutants de la politique de la dictature de Pétain, n'étaient pas au courant de ce qui se passaient dans les camps d'extermination, ils n'ignoraient pas ce qui se passait devant leurs yeux et qui était déjà suffisant pour comprendre qu'il s'agissait d'une entreprise hautement criminelle.

Je suggère donc à ce monsieur de compléter sa lettre par un post-scriptum reprenant par exemples les pages 281 et suivantes du chapitre "les lois raciales" du livre "le véritable procès du maréchal Pétain". Ce livre a été publié en 1955.


Le 6, septembre 1942, Mgr Deloy, évêque de Marseille et le cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, Primat des Gaules, prenaient position. Le premier déclarait notamment :
« Arrêter en masse, uniquement parce qu'ils sont juifs et étrangers, des hommes, des femmes, des enfants qui n'ont commis aucune faute personnelle, dissocier les membres d'une même famille et les envoyer peut-être à la mort, n'est-ce pas violer les lois sacrées de la morale et les droits essentiels de la personne humaine. »

Le second proclamait :
« Nous assistons à une dispersion cruelle des familles où rien n'est épargné, ni l'âge, ni la faiblesse, ni la maladie... Qui voudrait reprocher à l'Eglise d'affirmer hautement, en cette heure sombre, les droits imprescriptibles de la personne humaine... Ce n'est pas sur la violence et la haine qu'on pourra bâtir l'ordre nouveau... »

Il convient de retenir que les interventions qui viennent d'être rappelées, qu'elles émanent de prélats catholiques ou du pasteur Boegner, sont toutes conçues dans des termes qui ménagent le maréchal Pétain... Le cardinal Gerlier évoquait, quant à lui, « l'union bienfaisante des esprits et des coeurs à laquelle nous convie la grande voix du Maréchal... » .

Il existe au dossier une déposition émouvante, celle de M, l'abbé Glasberg qui, au titre de directeur du Service des étrangers de l'Amitié chrétienne, se trouvait, au mois d'août 1942, à Lyon, camp de Vénissieux, avec huit cents Israélites étrangers arrêtés par la police et la gendarmerie lyonnaise, sous la direction du commissaire divisionnaire Cussonac.

Un train devait les conduire à Drancy d'abord, à Auschwitz ensuite :
« Au moment du départ, même les anciens Engagés volontaires se trouvaient dans les wagons à bestiaux qui devaient transférer ces malheureux. Avant que le train se mit en marche, les Engagés volontaires me demandèrent de m'approcher des wagons et me tendirent leur livret militaire en me disant : « Rendez à la France ce qu'elle nous a donné. »

M. l'abbé Glasberg rapporte encore le refus opposé par M. Cussonac de retirer du tram un malade qui avait une crise de foie, et aussi un aveugle. Il ajoute :
« Le préfet délégué de Lyon, présent à cette opération et entendant les cris des femmes qu'on séparait de leurs enfants, me dit : « C'est abominable ce que nous faisons! » Je lui ai répondu : « Et pourtant vous le faites! » Alors il me répondit : « Il faut obéir au Maréchal. »

Cela se passait alors que, depuis un mois - 22 juillet 1942 - les « cardinaux et archevêques de la zone occupée » avaient dénoncé au maréchal Pétain les « durs traitements » infligés aux Israélites entassés au Vélodrome d'Hiver et s'étaient adressés à lui « au nom de l'humanité et des principes chrétiens pour une protestation en faveur des droits imprescriptibles de la personne humaine ».

On peut lire dans un journal de Zurich, en date du 2 septembre 1942, le compte rendu d'une démarche effectuée auprès du maréchal Pétain par le « Bureau de Coordination pour l'aide aux réfugiés dans les camps », en vue de protester contre les mesures de déportation. Ce bureau fut reçu par le Maréchal. Le Père Arnon, représentant du cardinal Gerlier, assistait à l'entretien.
« Le Maréchal indiqua que les événements qui se déroulaient étaient regrettables, mais aussi, inévitables, et il promit d'avoir un entretien avec Pierre Laval, afin d'examiner avec ce dernier si certaines catégories de Juifs pouvaient être exceptées des mesures de déportation. »

La réalité de cette entrevue a été confirmée par une lettre qui est au dossier, et qui est signée de M. Donald A. Lowrie, président de l'Alliance universelle des Unions chrétiennes de jeunes gens. Ce dernier précise qu'un mémorandum ayant été remis au Maréchal, celui-ci promit de l'étudier et de répondre dans un délai de huit, jours. M. Donald A. Lowrie lui fit observer que ce délai était bien long, en raison de la cadence des déportations, et il conclut : « Notre mémorandum est resté sans réponse ».

Il y a, dans cette lettre, un passage qu'il faut retenir :
« Nous avons eu l'impression que le Maréchal n'avait pas sa liberté d'action; en effet, pendant tout l'entretien, c'est un secrétaire (ou commissaire) qui nous répondit à sa place. »

Ce secrétaire était M. Jardel, secrétaire général du chef de l'Etat.
Mais la présence de M. Jardel n'empêchait pas le maréchal Pétain d'entendre ce qui lui était exposé, ni, ensuite, de prendre connaissance du mémorandum qui lui avait été remis, - et auquel il n'a pas répondu.

Il n'est pas contestable qu'il ait été informé de toutes parts.
Il l'a été par le Nonce du Pape.
Il l'a été par l'ambassadeur des Etats-Unis.
Il l'a été par le Consistoire central des Israélites de France.
Il l'a été par la Fédération protestante de France.
Il l'a été par l'Episcopat français.

Force est bien de constater que maître du pouvoir il n'a élevé à aucun moment une protestation publique.

Il est vrai que l'on ne conçoit guère comment il aurait pu agir du poids de son autorité, alors qu'il avait signé tant de lois qui, à l'exemple des mesures prises par l'Allemagne nazie, rejetaient les Israélites en dehors de la communauté nationale.

Depuis le 6 mai 1942, les Juifs étaient, en France, livrés à un Darquier de Pellepoix.

La déportation, le martyre, la mort ne menaçaient pas que les Juifs étrangers.

Septembre 1942 voyait continuer et s'accentuer les rafles sur l'ensemble du territoire.

D'autres textes législatifs intervenaient :

- loi du 9 novembre 1942, interdisant aux Juifs étrangers de circuler en dehors de la résidence qui leur était assignée sans un sauf-conduit de police - sous peine d'emprisonnement et d'amende;

- loi du 11 décembre 1942, signée de Pierre Laval, obligeant « toute personne de race juive» à faire apposer sur sa carte d'alimentation la mention « juif » sous peine d'un mois à un an de prison et d'une amande de 100 à 10 000 francs ou d'une de ces peines seulement.

Au cours de l'information, M. le commissaire Mathieu a entendu Mlle Jacqueline Lang, avocate à la Cour de Paris, qui fut arrêtée à Marseille, dans la nuit du vendredi 22 janvier 1943, alors qu'une « vague de terreur > déferlait sur la ville.
C'est à 1 heure du matin que se présentèrent chez elle deux inspecteurs français qui vérifièrent sa carte d'identité et la trouvèrent en règle. Mais Mlle Lan f ut invitée à suivre les policiers : ils avaient ordre d'arrêter tous les Juifs, français et étrangers.
Il y eut, en deux jours, trois mille arrestations : les Allemands en réclamaient - en exigeaient --- cinq mille.
Mlle Lang et ses compagnons de misère, parmi lesquels des mutilés de guerre, des pupilles de la Nation, des veuves de guerre, furent conduits à la prison des Baumettes pour l'établissement des fiches.
Ils attendirent jusqu'au dimanche matin, passant la nuit sur les dalles de la prison, « essayant de nous reposer par terre, en vrac ». Le dimanche matin, a 9 heures, trois files furent organisées : les catholiques, les Juifs français, les étrangers.
Les catholiques furent libérés.
Les autres furent conduits à la gare de marchandises d'Arenc et placés devant des wagons à bestiaux ouverts : sur le plancher se trouvaient disposées des boules de pain.
« Nous sommes montés dans des wagons comme nous avons pu, sous les regards narquois et les rires d'officiers allemands qui prenaient des photos, et de quelques Français qui assuraient la police. Il était 10 heures du matin; les wagons furent fermées et plombés; nous manquions terriblement d'air, car tout était clos. Nous étions soixante et une femmes juives françaises et étrangères dans mon wagon. Il n'y avait pas d'eau. Il n'y avait pas de seau. Nous avons essayé de nous installer pour le mieux dans une moitié du wagon, l'autre moitié ayant été rendue immédiatement inutilisable. Malgré nos demandes, en cours de route, et nos indications qu'une femme se mourait et avait besoin de boisson ainsi que de soins, les portes ne furent jamais ouvertes, pas plus en zone sud qu'en zone occupée.
Ce n'est que le mardi matin que nous sommes arrivés à la gare de Compiègne après une nuit de délire et d'hallucinations collectives. Parmi nous, il y avait un cadavre et trois folles... »
.
C'est après cette déposition, à laquelle tant d'autres, semblables ou pires, ont apporté d'affreuses confirmations, que se trouve, dans le dossier de l'affaire Pétain, une pièce tristement significative.
C'est une lettre, datée du 12 mai 1943, adressée au maréchal Pétain, par le président du Consistoire central des Israélites de France, M. Tieilbronner.

Elle répète l'exposé d'actes devenus constants :
« A Nîmes, à Avignon, à Carpentras, à Aix-en-Provence, les autorités allemandes procèdent à des arrestations massives d'Israélites.. Plus de cent vingt d'entre eux ont été arrêtés parmi lesquels sont confondus des anciens combattants, décorés de la Légion d'honneur, de la médaille militaire et de la croix de guerre, femmes, vieillards, malades, enfants en bas âge, mères brutalement séparées de leurs nourrissons dans les trains. Des citoyens français sont arrêtés et condamnés à la déportation, uniquement parce que, s'étant conformés aux prescriptions légales, ils sont porteurs de cartes d'identité marquées de leur qualité de Juifs. »


Je rejoint donc tout à fait les conclusions de cette page signalée par Nicolas Vichy n'a pas imposé le port de l'étoile jaune, et ceci probablement encore une fois pour ne pas montrer sa vrai nature aux Français et les emmener sans les braquer vers la collaboration. Mais Vichy a marqué les juifs d'une autre façon tout aussi "efficace".

Amicalement
Jacques

PS : Comment après cela, lire le chapitre de la réplique "Pétain à Verdun" écrit par Jacques Le Groignec et comment lire les autres chapitres ou du moins ceux du coordinateur de l'ouvrage ?

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