Bonsoir,
C'est le 3 août 1941 que Mgr von Galen, évêque de Münster, ose dénoncer, en chaire de vérité, l'assassinat prémédité de tous ceux que le régime nazi appelait les "ballastexistenzen", terme allemand évocateur pour désigner les vies inutiles c'est-à-dire les fardeaux pour la société. Sous la pression du clergé mais aussi de quelques officiers de haut rang, les autorités nazies font marche arrière. Le programme d'euthanasie (*) est suspendu le 24 août 1941. Le régime retient de ce recul que désormais, toute politique raciale ou eugénique devrait être tenue au secret et soustraite à l'opinion allemande. Effectivement, la politique d'euthanasie se poursuit discrètement dans les camps de concentration. On pourrait même s'interroger si les expérimentations, à petite échelle, de diverses méthodes d'élimination ne sont pas la répétition générale de l'extermination des Juifs.
(*) Ce programme portait le nom de code de "Aktion T4". Les malades sélectionnés étaient transférés vers l'un des six centres d'euthanasie. Après des expériences peu concluantes d'exécution par piqûre de morphine ou de scopolamine (entre autres), c'est la méthode de gazage au monoxyde de carbone qui fut adoptée. Le cadavres sont ensuite incinérés dans des fours crématoires et les cendres envoyées aux familles avec un avis de décès et une lettre de condoléances.
A propos de l' "aktion T4" et toute l'ampleur de ce massacre organisé, j'invite vivement le lecteur à prendre connaissance de l'article publié par notre ami Yannis Kadari sur son site :
Bien cordialement,
Francis. |