...et pour cause.
Le 10 mai, les premières unités françaises n'entrent en Belgique que vers 7h30. La responsabilité de ce retrad est partagée par le Commandement français et le Gouvernement belge. Les 2ème et 9ème Armées françaises n'ont été alertées que vers 5h30 et l'appel du ministre belge des affaires étrangères n'est parvenu que vers 6h30 au Généralissime Gamelin qui a téléphoné aussitôt au Général Georges d'appliquer le plan Dyle. Du reste, quand les premières automitrailleuses françaises passent la frontière, plusieurs postes belges sont encore occupés à enlever les barrages, suite à un ordre qui leur a été transmis assez tard.
En arrivant en Belgique, les troupes légères de la 2ème Armée trouvent leurs itinéraires coupés par des ponts sautés et des destructions déjà effectuées par les Chasseurs Ardennais. Tous ces obstacles occasionnent inévitablement des détours et des retards.
Deux détachements de découverte de la 5ème Division Légère de cavalerie franchissent la Semois dans la région de Bouillon. Celui de droite, du sous-lieutenant Toussaint, est arrêté aux environs de Nives par des fantassins allemands débarqués d'avions, tandis que celui de gauche, du Commandant Rougier, contacte le 2ème Chasseurs Ardennais à l'ouest de Bastogne.
Pendant ce temps, au XIX° Panzerkorps, les 1ière et 2ème panzerdivisionen sont arrêtées à Bodange par les Chasseurs Ardennais.
A la 9ème Armée, le Général Corap a décidé de maintenir ses troupes légères sur la Meuse et de ne pas les envoyer dans les Ardennes qu'àprès l'occupation de la position par les avant-gardes de ses divisions d'infanterie dont il connaît les faiblesses. En conséquence, ses unités de cavalerie s'installent en défensive derrière le fleuve, à l'exception de quatre détachements de découverte, qui continuent en direction de la frontière allemande. Vers 17h, le Général Georges ordonne au Général Corap de faire franchir la Meuse par toutes ses troupes légères qui doivent reprendre leur progression.
Les détachements de découverte qui ont traversé le fleuve vers 14h ont vu sur leurs itinéraires des équipes belges préparant des destructions et même certaines prêtes à passer à l'exécution.
La manoeuvre belge ne concorde pas entièrement avec le dernier plan français et ce manque de coordination amène fatalement des froissements entre alliés car chacun continue sa mission en ignorant celle de l'autre.
Amicalement
Prosper
( Source du texte: '' La campagne de l'armée belge en 1940 '' par de Fabribeckers ) |