Pendant la “drôle de guerre ”, ce devait être au printemps 1940, le 13ème Dragon de Melun avait stationné quelques semaines dans un petit village du nord près de Cambrai appelé Malincourt avant de monter en Belgique. Il était équipé depuis 1937 de chars Somua et Hotschkiss. J’étais tout jeune enfant. Mon père avait fait venir ma mère et moi quelques jours. Je me souviens encore d’un char Somua sur la place du village autour duquel s’affairaient des mécaniciens du régiment. Appartenant à la 2ème division légère mécanique, La rencontre avec les Allemands se fit quelques semaines après en Belgique à Gembloux. La bataille de chars fut formidable À l’issue, les rescapés devant l’avance allemandes se trouvaient séparés en 3 groupes, ceux qui ont pu gagner Dunkerque, ceux qui ont été prisonniers, et ceux qui ont rompu l’encerclement. Ceux-ci qui appartenant aux différents régiments blindés de cette division, ont été regroupés dans le 8ème Cuirassiers qui après l’armistice s’est retrouvé au dessous de la ligne de démarcation autour de Villedieu sur Indre. Que sont devenus ces équipages de char Somua ? Parmi les sous-officiers, ils y a ceux qui ont décrété que les Allemands avaient définitivement gagné la guerre, sont remontés chez eux à Melun et ont définitivement abandonné la partie pour la plupart. Il y a ceux qui ont dit : “la guerre continue”. Les uns ont gagné l’Afrique du Nord et ont débarqué avec l’Armée De Lattre le 15 août 44 sur les cotes de Provence dans des “Shermann” cette fois. Par exemple le lieutenant Darneau qui est rentré le premier dans une grande ville d’Alsace ( je ne me souviens plus s’il s’agit de Colmar ou Mulhouse) Le lieutenant Darneau devait être le premier officier tué en Algérie le jour de la Toussaint 1954. Et puis il y a ceux qui sont restés autour de Villedieu et sont entrés dans la résistance en 1943. Ils sont tous été tués lors de l’extermination de leur maquis près de Villedieu sur Indre. Leurs noms sont gravés sur une plaque commémorative qui se trouve sous le porche d’entrée de l’église. Voici la destinée de quelques braves qui montaient ces chars Somua en 1940.
|